Les Ecoles Normales d’Instituteurs de l’Enseignement Technique (ENIET) sont des écoles qui forment les enseignants des Collèges d’Enseignement Technique Industriel et Commercial (CETIC), et des Sections Artisanales Rurales et Section Ménagères (SAR/SM).
Présentes dans presque toutes les capitales régionales, les ENIET jouent un rôle crucial dans la résorption du grave déficit en enseignants que connait le pays. Cependant, en dépit des nombreuses initiatives prises récemment par les pouvoirs publics pour les rendre davantage efficaces, les « produits » de ces écoles normales continuent de subir une marginalisation tant de la part de la société camerounaise toute entière, que de leurs « ainés » diplômés des ENSET (Ecoles Normales Supérieures d’Enseignement Technique).
D’où la nécessité d’apporter ces quelques précisions, afin que soient dissipées certaines incompréhensions :
L’ENIET : une école pour techniciens uniquement !
Contrairement aux ENSET où mêmes les titulaires des Baccalauréats scientifiques sont reçus, les ENIET sont exclusivement réservées aux seuls diplômés de l’enseignement secondaire technique. Et, loin des idées reçues, la formation qui y est proposée est de qualité ; car, dans ces écoles, le futur enseignant apprend profondément la Pédagogie, la Psychologie et la Sociologie, tout en renforçant ses capacités tant en enseignement général qu’en enseignement professionnel. En admettant en son sein uniquement les titulaires des diplômes de l’enseignement technique, l’ENIET reverse ainsi sur le marché de l’emploi, des enseignants capables de former des techniciens au sein plein du terme.
Surtout quand on sait que de nombreux diplômés des ENSET, et notamment ceux possédant un baccalauréat général, constituent de véritables assassins pour l’enseignement technique ; en ce sens qu’ils enseignent ce qu’ils ne connaissent pas ; et pire encore, ils découvrent tout en même temps que leurs apprenants ; d’où la situation dans laquelle se trouve l’enseignement secondaire technique camerounais aujourd’hui.
Débat PCET/IET : une polémique inutile
Il serait très hasardeux de faire une comparaison entre un Professeur des Collèges d’Enseignement Technique (PCET) et un Instituteur de l’Enseignement Technique (IET), surtout celui possédant un baccalauréat. Les deux effectuant le même travail. D’ailleurs, selon les spécialistes, un bachelier diplômé de l’ENIET serait plus performant que les PCET ayant pour diplôme de base un baccalauréat général.
Car, les PCET possédant un BAC. C ou D sont plus « scientifiques » que « techniques ». Et, sur le terrain, ils ont beaucoup de peine à faire des démonstrations pratiques devant les élèves ; déjà que leur niveau en dessin et en technologie laisse à désirer.
Pour mettre un terme à ce débat inutile, le gouvernement camerounais se doit donc de reconnaitre à juste titre le grand travail qu’abattent sur le terrain les IET dans les CETIC et Lycées Techniques, en leur facilitant l’accès aux ENSET. Plus loin, le titre « Instituteur de l’Enseignement Technique » devrait être remplacé par celui de « Professeur Adjoint des Collèges d’Enseignement Technique » ; car, les Instituteurs restent et demeurent des enseignants officiant dans les écoles primaires ; et à notre connaissance, jusqu’à l’heure actuelle, aucun IET n’exerce dans une école primaire du Cameroun !