En 1993, Reynald Sécher acquiert la chapelle de Saint-Pierre-ès-Liens, à La Chapelle Basse-Mer. Construite au début du XIe siècle, c’est un lieu fort pour l’histoire de notre pays. En effet, en mars 1794 en pleine Terreur, elle devient un lieu de massacre, symbole criant de l’extermination de la Vendée. Plusieurs dizaines d’habitants y trouvent la mort, brûlés vifs par la colonne infernale « le Cordelier ». A la suite de la nationalisation des biens du clergé en 1905, la paroisse l’abandonne faute de moyens. Elle devient alors une décharge publique jusqu’en 1993, date à laquelle elle est rachetée et confiée à l’association «Mémoire du Futur» qui entreprend sa restauration.
Pour mener à bien cette mission, Reynald Sécher pourra compter sur un camps de jeunes qui, depuis 25 ans, donnent un mois de leur temps de vacances pour participer au renouveau français. C’est un camps à part, qui élève aussi bien le coeur que l’esprit au travers du travail manuel. Cette aventure est une oeuvre de reconstruction au même titre que le combat intellectuel. On connaît tous Reynald Sécher, l’historien, le conservateur de musée, le conférencier, l’éditeur à succès. D’une certaine manière, ce travail de reconstruction au contact de ces pierres qui ont vu le sang couler en 1794, lui donne une incroyable légitimité. Ainsi cette histoire n’est pas seulement la sienne, mais c’est aussi celle de toute une Vendée martyre.
« Ce lieu évoquera une commémoration de toutes les exterminations, dont la matrice est la Vendée »
L’objet de ce lieu est d’être un mémorial des guerres et du génocide de la Vendée. Dans cet esprit, ce travail a permis de reconstruire l'église à l’identique puis la sacristie, l'ancien cloître, le puit et la crypte. Aujourd’hui, l’ensemble est magnifique et harmonieux alors que beaucoup de jeunes venaient au départ avec des a priori sur les métiers manuels, «sur le tas, ils en découvrent la beauté ».
La construction d’un mémorial à l'arrière du cloître rappellera à ceux qui ont des yeux pour voir et des oreilles pour entendre l’extermination dans cette même chapelle, des paroissiens lors des guerres de Vendée. Ainsi, cette reconstruction est un acte d’espérance fort pour notre pays. C’est le signe d’un renouveau, d’un acte de contre révolution, c’est à dire d’un retour à l’ordre.
Finalement, ce projet répond à une inspiration qui irrigue toujours le cœur de la France malgré toute les souffrances qu’elle a subi et que Saint Rémi formulait ainsi lors du baptême de la France : « désormais adore ce que tu brûlais, et brûle ce que tu adorais ».