Une présence plus imposante de son action dans l'espace politique, des petites phrases chocs au détour pour les lanceurs de critiques, et une quête sans faille de pédagogie dans la conduite des réformes, voilà le savant mélange qu'a décidé d'imprimer Emmanuel Macron dans sa communication depuis le début de la rentrée. Et bien sûr, comme il est possible de le remarquer ces dernières semaines, cela va malheureusement de paire avec la sur-médiatisation et l'interprétation douteuse de l'ensemble des propos officiels et privés du Président de la République dans la presse.

D'ailleurs, à voir la façon dont les médias se ruent aujourd'hui sur la moindre phrase sortie par le Chef de l'État pour la commenter sous toutes les coutures, on comprend mieux pourquoi l'Élysée avait tenu à garder à distance de tels consommateurs de polémiques. Et parfois, le plus déplorable, c'est cette volonté farouchement affichée de devoir créer à tout prix le débat et les inimitiés dans l'optique de faire du papier. C'est cette ancienne vision du monde que le président Macron ne veut plus voir, et il n'hésite d'ailleurs pas à le faire savoir.

Macron: une parole officielle souvent sortie de son contexte

Emmanuel Macron suscite autour de lui un tel engouement qu'il serait difficile à la presse de ne pas exploiter un tel filon.

Bien entendu, on prête toujours l'oreille, et quand le tout jeune président de la Ve République, faisant référence à ses prédécesseurs et adversaires politiques, estime dans son discours à qu'il ne cèdera ni "aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes", cela devient rapidement une brimade à l'endroit des français dans les médias.

Des raccourcis d'interprétation peu flatteurs pour la profession que se plait désormais à exploiter l'opposition pour faire polémique. D'ailleurs, les polémiques autour du Chef de l'État et de son gouvernement ne manquent pas de se bousculer à la porte.

Des prises non officielles pour semer le flou

Comme cela arrive à tous dans une conversation archaïque, Emmanuel Macron s'exprime d'une manière assez crue sur des situations déplaisantes.

Non pas qu'il ne prend pas la pleine mesure du contexte dans lequel il se trouve, mais plutôt que le Chef de l'État n'a pas la langue bois. Un franc-parler qui fait le bonheur de la presse qui manque jamais l'occasion d'en remettre une couche quand elle le prend en défaut.

D'ailleurs, avec sa dernière petite phrase "au lieu de foutre le bordel, ils devraient plutôt aller...", on lui trouve déjà des similitudes dans l'expression avec Nicolas Sarkozy. Et pour le coup, c'est une incroyable vague d'indignations de la classe politique qui est venu mettre du grain à moudre dans la machine médiatique. De quoi porter un sacré coup à l'image du président Macron.