Lors du dernier match Montpellier -PSG (victoire 4-0) le samedi 14 mai, Idrissa Gana Gueye a fait le choix de ne pas jouer pour des raisons personnelles, selon Mauricio Pochettino interrogé sur le sujet en conférence de presse. Comme la saison dernière, Idrissa Gana Gueye n'était pas du rendez-vous lors de la journée choisie par la LFP pour lutter contre l'homophobie, diminué selon le club, par une gastro-entérite.

Des soupcons d'homophobies surgissent alors en raison de sa confession religieuse et ses origines.

Rappelons toute de même que d'autres joueurs ont déjà exprimé de façon explicite leurs désaccords avec des sponsors de leurs équipe en évoquant le fait qu'elles étaient en contradiction avec leurs valeurs.

Ils ont tous alors été félicités pour leurs prise de position. Cristiano Ronaldo en écartant une bouteille de Coca Cola lors du conférence dénoncant la malnutrition, Antoine Griezmann refusant de valider la marque Huawei exploitant la minorité musulmane Ouïghour ou encore Killian Mbappe boycottant certains sponsor partenaires des Bleus, et enfin en 2020, les joueurs de l’équipe de France de Football avaient refusé de poser un genou à terre pour combattre le racisme avant le coup d’envoi contre l’Allemagne.

Réaction dans le monde du football

Le PSG décide de se désolidariser des actes de son joueur dans un communiqué de presse : "Idrissa Gueye n'était pas dans le groupe pour des raisons individuelles et personnelles", le livrant ainsi à ses détracteurs.

Le Conseil National d'Ethique dans une lettre lui demande ensuite de sortir du silence en exigeant une prise de position claire sur le sujet : "Soit ces supputations sont infondées et nous vous invitons sans délai à vous exprimer afin de faire taire ces rumeurs. Nous vous invitons par exemple à accompagner votre message d'une photo de vous portant le maillot en question".

Elle poursuit en disant que son absence est délictueuse et non éthique : "Dans ce cas, nous vous demandons de prendre conscience de la portée de votre geste et de la très grave erreur commise, écrit le comité d'éthique. En refusant de participer à cette opération collective, vous validez de fait les comportements discriminatoires, le refus de l'autre, et pas uniquement contre la communauté LGBTQI +."

A contrario la Fédération Sénégalaise s'en prend violemment à la FFF et dénonce un "harcèlement institutionnalisé" et accuse en outre en substance les instances françaises (et les médias) de s'en prendre, sans preuve, à son joueur, y voyant purement et simplement du racisme caractérisé.

Les politiques s'en mêlent : le clivage sociétal

Sur le territoire français des élus politiques ont pris clairement le parti de le sanctionner. En effet, Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France et ex-candidate à l’élection présidentielle, explique sur Twitter que "les joueurs d’un club de football, et ceux du PSG en particulier, sont des figures d’identification pour nos jeunes (et) ont un devoir d’exemplarité"

Roxana Maracineanu, désormais ancienne ministre déléguée en charge des sports, a trouvé "regrettable" ce boycott présumé.

En revanche, outre atlantique, le président sénégalais Macky Sall soutient le joueur comme le confirme son twitt.

En effet au Sénégal la loi existante stipule que "sera puni d'un emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 100 000 à 1 500,00 francs (152 à 2 286 euros) quiconque aura commis un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe"

Liberté, homophobie et chasse aux sorcières

Qu'est ce que l'homophobie ? Le terme homophobie, apparu dans les années 1970, vient de "homo", abréviation de « homosexuel", et de "phobie", du grec phobos qui signifie crainte. Selon le site du service public "L'homophobie est une manifestation de haine à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes, en raison de leur orientation sexuelle, réelle ou supposée (..) La haine homophobe peut se manifester dans différents domaines de la vie quotidienne : en milieu scolaire, dans l'environnement professionnel, dans les lieux accueillant du public, etc.

Elle se manifeste par des paroles ou par des actes injurieux, violents ou discriminatoires."

Du plus l'alinéa 1er de l'article 225-1 du Code pénal condamne tout comportement homophobe.

Donc pouvons-vous affirmer qu'une personne qui s'abstient de porter un maillot aux couleurs arc-en-ciel soit homophobe ? Le joueur d'un club doit-il obéir à son club, jusqu'à en oublier ses propres valeurs ?

En l'espèce nous notons que pour l'or qu'aucun acte délictueux du joueur n'a été recensé, qu'il a choisi de ne pas s'exprimer sur les raisons de son absence. Au nom du principe de la libre croyance, sa liberté de conscience, d'expression et d'opinion ( article 10 et 11 de la DDHC, article 18 et 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme) la posture de Gana Gueye serait légitime.

D'autant que si on a admis que d'autres joueurs s'abstienne en brandissant leurs valeurs, en quoi sa position aurait-elle moins de poid ? Chacun a le droit de choisir à quel lutte ou pas s'associer.

Enfin, cela soulève un point essentiel : l'influence considérable du lobbie LGBT en France et dans le millieu du football.