L'écosystème numérique mondial énergivore contribue de plus en plus au réchauffement climatique. La technologie numérique et les terminaux qu'elle nécessite sont devenus indispensables. Cependant, peu de gens sont conscients de l'impact environnemental tandis que les objets connectés n'ont jamais été aussi écologiques. En effet, l'empreinte carbone du numérique sur l'environnement est plus intéressante qu'inquiétante. Et, pour cause, il est facile de se perdre entre la culpabilité pure et simple de la boîte de réception et la question de savoir quel est le meilleur achat (un téléphone reconditionné ou un nouveau ?), alors que ces nouveaux usages numériques font des ravages sur la planète, surprennent les professionnels et augmentent la consommation d'énergie.
Le numérique et ses émissions de gaz à effet de serre
L’écosystème numérique mondial génère entre 2 % et 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ce chiffre risque de doubler d’ici 2025. 15 millions de tonnes par an équivalent de (CO2), soit 2% du total des émissions dans l’Hexagone en 2019, rien qu'en France. Mais, comment est-ce possible qu'un secteur qui semble immatériel et inoffensif pourrait émettre un tel chiffre ?
Les 3 principales sources numériques des émissions
Alors voici les façons dont une industrie qui est présumé être pour une transition écologique, sa consommation énergétique devient exponentielle et cause davantage des enjeux environnementaux.
Nos appareils électroniques (smartphone, ordinateur ...) ont parcouru des milliers de kilomètres et sont passés par une chaîne de production "powered by fossil fuel" : extrait des pièces (mieux connues sous le nom de métaux rares), assemble des produits finis à des milliers de kilomètres et les expédie au point de vente, tout cela est estimé à 46% d’émission de gaz à effet de serre.
Il n'est pas surprenant que la fabrication d'un ordinateur portable de 2 kg émette entre 90 à 105 kg de CO2, sur un total de 156 kg émis sur l'ensemble de son cycle de vie.
Aujourd'hui, nous sommes connectés à internet par des câbles de fibre optique sous-marins, qui sont enfouis au fond de tous les océans et mers du monde et représentent 29 % des émissions de gaz à effet de serre émis par notre consommation numérique.
Quelques données sur le raccordement mondial : un peu plus de 400 lignes de câbles sous-marins à fibre optique ont été mises en service depuis début 2020, la plus courte font 130 km, la plus longue fait près de 45 000 km, partant de Marseille vers l’Afrique. Le reste est produit par les data centers (utilisés pour le stockage de données) environ 27 %, ces derniers consomment entre 2 à 3% d’électricité du pays où ils se situent sachant qu’il y a plus de 4200 data centers répartis sur 120 pays.
Les conséquences du numérique se limitent-t-elles à l’environnement ?
Enfin, l'impact du numérique sur l'environnement va au-delà des émissions de gaz à effet de serre. Les technologies numériques contribuent également à la pollution et à la destruction des écosystèmes. Une rivière détruite par l'exploitation minière au Brésil, une décharge à ciel ouvert pleine d'équipements numériques usagés du Congo. Sans épargner la santé : postures, troubles oculaires, exposition aux ondes, trouble psychologique et relationnelle et plus encore les "villages du cancer" en Chine, où des centaines de milliers de personnes développent un cancer précocement en raison de l'extraction de terres rares indispensables aux outils numériques.
Les enjeux du réchauffement climatique se multiplient du jour au lendemain, et menacent lourdement le climat.