Cela fait maintenant un peu plus de 3 semaines que les Français font face à une hausse des prix de l'essence (cette hausse concerne également le gaz, ainsi que l'électricité), et qu'ils attendent une réaction de l'exécutif. Le gouvernement a annoncé ce mardi 19 octobre qu'une annonce serait faite en fin de semaine pour répondre à l'envolée des prix du carburant. Un dispositif "juste et efficace" devrait faire son apparition et répondre au problème de la hausse des prix.

Le premier ministre Jean Castex devrait faire des annonces ce mercredi soir ou demain, après avoir déjeuné avec le chef de l'Etat Emmanuel Macron.

Pour le moment, deux solutions semblent se profiler pour palier à cette hausse du prix de l'essence : premièrement, mettre en place un chèque carburant pour les plus modestes qui s'inspirerait du modèle du chèque énergie, ou bien une baisse des taxes de l'Etat sur le carburant.

Le chèque carburant, efficace mais difficilement mesurable

En effet, le chèque carburant pour les plus modestes semblerait être une solution efficace mais difficilement applicable, car il faudrait d'abord définir un plafond de ressources ainsi qu'identifier le nombre de personnes se trouvant dans l'obligation d'utiliser leur véhicule pour se rendre sur leur lieu de travail.

À ce jour, le gouvernement ne bénéficie pas d'une base de donnés permettant de recenser le nombre de personnes ayant besoin de leur véhicule pour aller au travail.

Une aide de ce type a déjà vu le jour dans les Hauts-de-France, et se base elle aussi sur des critères particulièrement compliqués à définir : ne pas habiter dans une zone déjà desservie pas les transports en commun, ne pas percevoir plus que le double d'un SMIC, et habiter à plus de 20 km du lieu de travail. Cette aide aurait également l'inconvénient de ne concerner qu'une partie de la population française, excluant de ce fait les classes moyennes supérieures.

Baisse des taxes, onéreuse et non écologique

La seconde option, plébiscité par l'opinion populaire serait de baisser les taxes sur le prix des carburants. Mais selon le ministère des finances, cela coûterait trop cher. Les taxes représenteraient 60% du prix payé par l'automobiliste lorsqu'il consomme de l'essence. La principale étant la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) qui représente 39% du prix du carburant et la quatrième recette fiscale de l'Etat après la TVA, l'impôt sur les revenus et les sociétés.

Avec un déficit public de plus de 8% du PIB cette année, le gouvernement aurait-il vraiment intérêt à se priver de cette source de revenu ? On estime que cette taxe rapporte annuellement entre 15 et 20 milliards d'euros à l'Etat.

Autre désagrément, à l'inverse du chèque carburant, cette baisse des taxes ne ciblerait pas seulement les personnes les plus précarisées, mais l'ensemble de la population. Les plus modestes ne seraient donc pas précisément ciblés. Cela signifie également que tous les automobilistes y seraient sujets, y compris les conducteurs de grosses berlines, de SUV ou bien de 4x4 gourmand en carburant, un message plus que négatif en termes d'écologie.