Givors (Rhône) Il est midi. De gestes assurés, habitués, rodés, elles rangent leur attirail de campagne. Leur candidat, le même depuis si longtemps, unique, non encarté, non engagé politiquement, bien que plus soutenu par un camp que par l'autre. Elles ont rangé la "propagande", elles n'ont pas forcément beaucoup parlé durant la matinée. Elles ont été stoïques comme elles le sont d'ordinaire.

Les représentantes des Témoins de Jéhovah méritent la médaille de l'abnégation. Des heures, demi-journées, journées à vendre on ne peut plus abstrait. Même pas du vent ! Mais qu'importe, ils annoncent depuis les années 1870 l'intervention imminente de Dieu. Ce n'était pas pour ce matin.

Givors vénère plus Peppone que Don Camillo. Et si les Jéhovah se posent, le plus souvent, à mi-rue Salengro, les politiques, eux, ont leurs places à proximité de la mairie. Et, bien sûr, les jours de marché, d'affluence, quand le peuple est présent dans le centre-ville. Le reste du temps le petit commerce attend presque le client sur le pas de la porte.

Ce matin, ils étaient tous présents, ou presque. L'un d'eux se différenciait, Raymond Combaz, le candidat Mélenchoniste de la Législative dans la XIème circonscription. Remplaçant au pied levé le maire de Givors, Martial Passi (PCF), Combaz part donc au combat, pour la première fois dans telle campagne, avec comme seule ambition: devenir député. Et donc battre le sortant, Georges Fenech (LR) qui, lui, n'était pas présent à Givors ce dimanche. Il faut dire que la circonscription compte 42 communes et a plutôt été découpée, à l'époque, pour la droite. Raymond Combaz se consacrera aux principales communes, comme la plupart des candidats. Fenech, très exposé dans l'affaire Fillon, l'un des premiers à lui avoir conseillé de renoncer, ne devrait pas connaître trop de difficultés.

Présent aussi ce matin, un comité Nathalie Arthaud et quelques représentants d'Emmanuel Macron. Parmi eux, David Jouve et Brigitte Jannot. L'adjointe socialiste de Martial Passi a franchi le pas et rejoint Gérard Collomb, le maire de Lyon.

Mohamed Boudjellaba fait résonner les casseroles

Dont elle semble se sentir de plus en plus proche. Mais les plus bruyants étaient assurément les soutiens de Mohamed Boudjellaba, conseiller municipal d'opposition DVG, celui par qui les affaires givordines sont sorties. Reprenant un mouvement national contre la corruption des politiques, l'élu et quelques soutiens firent teinter casseroles et gamelles, en ramenant l'initiative au plan local. Boudjellaba qui a fait signer une pétition ce matin.

Présumé innocent, le maire aura à répondre en juin devant le tribunal correctionnel de Lyon, pour l'une de ses affaires.

Epargner les familles qui ne sont en rien responsables

Dans une ville moyenne, comme l'est celle de Givors, ces affaires partagent les habitants. On l'a vu ce matin, certains tenant pour responsable... la presse ! Comme dans l'affaire Fillon, il ne s'agirait ni plus ni moins qu'inventions de journalistes. Quand aux dégâts collatéraux de ce genre de situation, ils existent et polluent l'existence des familles des mis en cause, et pas seulement, ce qui est tout aussi condamnable. Nul n'est responsable des actes d'autrui.