Givors. Il aurait peut-être suffit que François Fillon choisisse la bonne communication pour se sortir, en quelques jours, du Penelopegate et de son Costargate. Dire la vérité pour rebondir et sauver sa famille de droite, celle à qui la Présidentielle se promettait. Rien n'est perdu pour Fillon, à cette veille de l'élection sans doute serrée, pour la droite par contre le mal sera dans le fruit pour très longtemps. Dire la vérité en politique s'avère une tâche que certains ne peuvent assouvir. Une impression de supériorité, cette immunité incarnée désormais par Poutou et qui fait que, quel que soit son parti, les valeurs passent au second plan.

Les élus, rapidement, sont dans le déni, encouragés par des collaborateurs les confortant dans leur toute puissance, cocufiant par la même Français et autres administrés. Bref, ceux par qui qui ils existent. Fillon au nom d'un ego, Valls au nom d'une ambition, Mélenchon au nom d'une mégalomanie assez géante auront, en une seule campagne électorale, tué les pères de ce que l'on appelle communément, la droite et la gauche.

A l'échelle de la Ville de Givors les affaires actuelles sont également combattues avec une forme de déni, par une partie des élus. Tous responsables sauf... les poursuivis expliquent ceux-ci, trouvant ailleurs les responsables. Responsable, Mohamed Boudjellaba conseiller municipal DVG pour s'être permis de vérifier certains dossiers.

Responsables, Alain Pélosato ou Michelle Palandre (LR) pour avoir dénoncé. Responsable, Antoine Mellies (FN) pour être FN ! Véritable lanceur d'alertes, Boudjellaba a touché la Majorité municipale. Et pour certains de ses élus c'est donc de la faute à ... Boudjellaba si la soeur du maire s'est trouvée propulsée comme Directeur Général des Services (DGS).

Martial Passi et sa soeur Muriel Goux ont le droit de se défendre. Comme le quidam. Sauf que le maire le fera avec l'argent des administrés comme le dirait Poutou. Mais il a le droit de se défendre. Et s'il advenait que certains agents, ou ex agents, portaient le chapeau, eux aussi auraient le droit de se défendre. A leurs frais ?

Cette semaine, ces agents ont surveillé la voiture du maire et de sa première adjointe, remplaçante de Martial Passi durant son empêchement. Les roues n'auraient pas plus bougées que les courriers s'accumulant dans les parapheurs. Le maire a le droit, comme chacun, d'être en arrêt maladie comme la majorité municipale l'a annoncé. En arrêt jusqu'au 14 avril 2017. Le maire a le droit d'être prolongé d'un mois comme certains le prétendent. Sa remplaçante a le droit d'être en vacances. Un peu comme pour Fillon, c'est donc un problème de communication. Lors de son précédent arrêt, la seule communication avait tourné autour de la présence du maire pour défendre l'un de ses dossiers. Pour mettre en avant son courage.

La date du procès avançant, fixé à courant juin, ses opposants imaginent un report. D'autres évoquent un remplacement plus long de Christiane Charnay. Ou la passation de pouvoirs entre les deux. Car beaucoup se rappellent que Martial Passi avait hérité de la mairie des mains de Camille Vallin, le maire, sans passer par les urnes. Une précaution pas stupide après un long règne, une pratique utilisée tant à droite qu'à gauche.

Le manque de communication, en 2017, ouvre les portes à toutes les spéculations, émanant quelquefois des élus eux-mêmes. Unis au conseil municipal, humains en dehors. Telle situation n'est jamais surprenante pour qui n'a pas l'habitude de communiquer. Ce n'est pas le cas de Givors.

Pour preuve, de nouvelles affiches tiennent au courant la population de l'avancement du dossier du... cinéma! A croire que désormais c'est LE dossier. Pour le reste, les services font avec les informations qu'ils peuvent glaner. Même la campagne électorale n'aura pas donné lieu à des débats enflammés et la population ne s'en plaindra pas. Les Givordins devront décrypter, seuls, le signe qu'a voulu donner le maire, avant son arrêt, en n'accordant pas son parrainage à Jean-Luc Mélenchon. Lequel a placé une candidate La France insoumise face à Raymond Combaz, candidat du PCF, pour la Législative. Lequel Combaz soutient Mélenchon pour la Présidentielle. Beaucoup de décryptages pour les Givordins pas forcément armés pour les coups à trois bandes. Ou plus.