Éviter la cacophonie, voilà le principal objectif du débat de mardi soir. En effet, ils seront onze candidats sur le plateau, devant les caméras de BFMTV et CNews. « Notre rôle sera d’organiser cet échange d’idées dans la plus grande sérénité. Du côté des candidats, ils devront respecter une forme de courtoisie républicaine et se respecter les uns les autres. Nous devons tous ensemble être au rendez-vous de la démocratie », a assuré Ruth Elkrief, qui animera ce débat en compagnie de Laurence Ferrari, au micro du Buzz TV de TV Mag. Alors qu'une quinzaine de minutes de temps de parole par candidat est garantie par les animatrices, trois grands thèmes seront abordés : « Comment créer des emplois ?
», « Comment protéger les Français ? » et « Comment mettre en œuvre votre modèle social ? ». Des thèmes qui devraient donner lieu à de vifs échanges, d'autant que la question de la moralisation de la vie Politique devrait également être abordée au cours de cette soirée d'une durée de trois heures trente.
Des candidats qui veulent se faire remarquer
Ce débat, c'est surtout la chance pour les absents du premier débat sur TF1 de se faire remarquer. Nicolas Dupont-Aignan, Nathalie Arthaud, Philippe Poutou, François Asselineau, Jean Lassalle et Jacques Cheminade : ils vont tous entrer dans la lumière. « Donner dix-sept minutes à chacun, ce n'est pas beaucoup. On aurait pu faire des débats à deux, à trois, à quatre, pour approfondir les idées », a expliqué Jacques Cheminade sur RTL, le candidat étant déterminé à exprimer « sa colère ».
« Je trouve ça juste normal parce que, effectivement, dans cette campagne, il y avait le in et le off comme dans les festivals, avec finalement cinq candidats. Là, pour une fois, on sera sur un pied d’égalité », assure Nathalie Arthaud sur France 2. Habitué à faire le show, Jean Lassalle ne devrait pas déroger à la régle, lui qui entend également faire passer ses idées.
Concernant Nicolas Dupont-Aignan, il espère se faire remarquer pour passer le cap des 5% dans les intentions de vote.
Fillon n'a plus le choix, Hamon a tout à perdre
Du côté des favoris, ce grand débat à onze sera tout aussi important. Lâché par Marine Le Pen et Emmanuel Macron dans les sondages, François Fillon n'a plus le choix : il doit se montrer offensif.
Surtout, le candidat Les Républicains va devoir regarder dans son rétroviseur et se méfier d'un Jean-Luc Mélenchon qui le talonne dans les sondages. Le candidat de la France insoumise à un triple objectif : convaincre les indécis, mais aussi ramener des électeurs de Macron et de Hamon vers sa candidature. « Vous n'avez pas besoin d'être de gauche depuis un siècle pour être d'accord avec moi. Personne ne se renie en votant avec moi », confie Mélenchon au Point, insistant sur sa volonté de rassembler de façon large, condition sine qua non pour accéder au deuxième tour. Effacé lors du premier débat, Benoît Hamon a plus à perdre qu'à gagner, lui qui doit éviter une dégringolade et une fin de campagne douloureuse. Quant à Marine Le Pen et Emmanuel Macron, favoris des sondages, prendront-ils des risques ? Réponse ce mardi soir dès 20h40.