Le Parti de gauche et les ralliés à la France insoumise veulent présenter des candidats dans chaque circonscription législative. Une hypothèse que n’avait pas prévue Pierre Laurent, secrétaire général du PCF, quand il invitait cadres et militants à se rallier à la candidature de Mélenchon aux présidentielles. Méluche, (in-)digne héritier de Mitterrand ? Pierre Laurent vient d’approuver ‘’253 premières candidatures pour les législatives’’. Parmi lesquelles celles de membres du PCF qui devront affronter des candidats ‘’France insoumise’’. Alexis Corbière, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, va briguer Montreuil, circonscription acquise à la gauche, et qui pourrait (ou aurait pu) retourner dans le giron communiste.

Dans le Puy-de-Dôme, s’opposant à André Chassaigne, du PCF, pourtant chef de file des députés du Front de gauche, dont la fédération a soutenu la candidature Mélenchon (le désavouant), un candidat France insoumise se présentera. Pour André Chassaigne, il n’y a plus ‘’de négociations avec Jean-Luc Mélenchon, qui ne souhaite pas négocier et qui a pris acte du soutien du PCF, point.’’. Dans le Cher, Nicolas Sansu, député PCF sortant, va se voir opposer un candidat France insoumise, tout comme Marie-Christine Baudouin et Magali Bessard. En Saône-et-Loire, le PCF présentera quatre candidats, dont une non-encartée, Sonia Cheval, contre tous les autres, dont ceux de la FI. En fait, Jean-Luc Mélenchon veut imposer une charte politique qui implique que tout candidat investi financera la France insoumise ou le PCF, à son choix.

Mais en fait, c’est bien d’une OPA qu’il s’agit, et la France insoumise choisit ses candidats PCF, comme Marie-George Buffet, sortante en Seine-Saint-Denis.

Conciliation impossible ?

Une rencontre est prévue le 23 prochain entre la France insoumise (ou plutôt, le Parti de gauche et qui s’y rallie) et le Parti communiste. En fait, au PCF subsiste le différend entre la base et les cadres.

Pour ses parrainages, Jean-Luc Mélenchon a privilégié l’appel ‘’aux maires sans étiquette des communes de moins de 500 habitants’’ car ‘’une fois leur décision prise, ils n’en changent pas et sont blindés contre les pressions des élus des grandes collectivités’’. Ce qui laisse supposer que, faute d’accord pour les législatives, des maires communistes pourraient ne pas concrétiser leur promesse de parrainage.

Le risque, pour élus PCF qui signeraient la charte, et atteignant le quota des 5% des suffrages, serait que leur parti ne soit pas remboursé des frais de campagne. En fait, sur les 120 communistes compatibles avec France insoumise, seulement une dizaine a signé la charte. Considérant que Mélenchon, leader maximo, grand timonier, conducator et caudillo, n’admet guère l’insoumission dans les rangs qu’il veut fédérer. Dans les phalanges communistes, le choix est clair : ralliement, crosse en l’air, ou FTP (Francs-tireurs partisans)… contre Mélenchon.

Les autres choix du parti

Mais il est d’autres forces centrifuges, prêtes à tirer un trait sur le parti, en considérant souvent que le ralliement à la France insoumise est le seul moyen d’empêcher qu’à la faveur d’une triangulaire, le Front national emporte la circonscription.

Reste à savoir si la morgue et la suffisance de Jean-Luc Mélenchon, trop sûr de lui, ne les rendra pas moins sûrs d’eux-mêmes. Mélenchon, qui après Jospin, Sarkozy, promet ‘’zéro SDF’’ s’il est élu, risque de susciter de nombreux sans parti fixe, et de durables abstentionnistes.