Ce n’était pas gagné,et ce n’est toujours pas dans la poche pour Jean-Luc Mélenchon. Mais après qu’en dépit du soutien de Pierre Laurent à sa candidature, l’appareil du PCF se soit élevé contre, le vote militant l’a désigné candidat commun. Restait à vaincre les réticences des élus communistes. Ce serait fait. Certes, même si Jean-Luc Mélenchon ne donne pas détail, il y a fort à parier que des communistes sollicités aient, selon le vote dans leur fédération, refusé d’accorder leur aval au candidat du Parti de gauche. Mais, dans un entretien avec Le Monde, il se dit très proche de la ligne d’arrivée.

Les signatures, ‘’je les ai, à 17 près… Mais je ne suis pas tranquille tant que je n’ai pas une marge, aux alentours de 600 signatures’’. Par ‘’signatures’’, il faut entendre ‘’promesse de…’’ et non parrainage réel. Car promettre n’engage pas, sinon formellement, à finir par désigner un candidat. On peut avoir promis et subir les amicales pressions de ses amis politiques pour se rétracter. De plus, signer réellement, c’est transmettre un courrier nominal au Conseil constitutionnel qui publiera les noms au Journal officiel. Le cap des 500 signatures ‘’contresignées’’ franchi, reste celui du nerf de la guerre, les fonds pour faire campagne. En 2012, Jean-Luc Mélenchon et le Front de gauche disposaient de neuf millions.

Cette fois, entre les dons et le prêt qu’une banque est disposée à consentir (car la perspective que les frais de campagne entrant dans le cadre légal seront remboursés par le contribuable semble sérieuse), la somme pourrait atteindre un peu plus ou un peu moins de six millions d’euros. Et bien sûr, les stands de merguez des fédérations communistes devraient rapporter des revenus marginaux…

17 pour Le Monde, 20 sur le blog

Ce jeudi 5 janvier, Jean-Luc Mélenchon s’est exprimé sur son blogue-notes.

On ne sait à quelle heure (avant ou après s’être entretenu avec Le Monde ?). Mais le candidat fait état d’un plus fort déficit : ‘’il m’en manque encore vingt’’, confie-t-il. Jean-Luc Mélenchon voit fort bien François Bayrou s’opposer à Emmanuel Macron et l’électorat socialiste élargi bouder la primaire ‘’du PS et de ses alliés’’ (transfuges du Modem ou d’EELV, et la candidate radicale de gauche).

En fait, selon lui, c'est ‘’la primaire du PS’’. Qu’il estime carrément superflue puisque les seuls candidats sérieux à ses yeux, hormis ceux de la droite de la vraie droite de la Droite Vraie ou du Front national, c’est lui-même et Emmanuel Macron, ce dernier s’étant classé aussi à droite. Bref, il fait un appel du pied à tous les exclus de cette primaire (Robert Hue, Pierre Larrouturou, les chevènementistes) et pour lui, cette consultation est ‘’la primaire de trop’’. Tapant sur Valls, Montebourg et Peillon, ou même Hamon, racolant indirectement les élus d’Outre-mer (eh, les 17 ou 20 signatures franchiront-elles les océans pour atteindre le bocal du ‘poisson rouge’’ Méluche ?), il laisse penser que le candidat désigné par ‘’la primaire du PS’’ ferait mieux de se dispenser de se présenter.

« À quoi bon un candidat du Parti socialiste ?’’ titre Le Monde.

Des fonds russes aussi ?

Si le Front national, comme d’autres partis européens sur la même ligne, est financé par Vladimir Poutine, on ne peut l’avancer côté Méluche. Lequel n’en estime pas moins que la Russie, ‘’quel que soit le régime en place’’ est un partenaire de la France et que les sanctions européennes ‘’ne mènent nulle part’’. Le Trump franchouillard (non sur ce point mais de par l’utilisation des réseaux sociaux) des ‘’insoumis’’ mangeurs de fromages qui puent chercherait-il à convaincre les ex-électeurs de gauche tentés par le FN ? Il se dit aussi réjoui à l’avance ‘’de traiter avec Trump’’. Combien d’hôtels, combien de golfs, combien de casinos aurait-il dans la poche ? Face à Trump, des signatures ne suffiront pas. Mais un Valls, un Fillon, un Macron feraient-ils mieux ?