Givors (Rhône) va t-elle s'offrir une nouvelle querelle politique ? Le maire de Lyon, Gérard Collomb, on le sait, est l'un des plus fervents soutiens de Emmanuel Macron. Pas étonnant alors qu'il soit, avec son épouse Caroline, à l'origine d'une tribune dans laquelle 46 signataires, élus socialistes et métropolitains du Rhône s'engagent pour le phénomène politique du moment. Ils ont fait leur choix pour la Présidentielle. Ils ont aussi décidé de ne pas apporter leur soutien à celui qui sortira vainqueur de la primaire à gauche.
Soutien à Macron
Mieux, ils indiquent qu'ils ne participeront pas à cette primaire et, mieux, qu'ils ne voteront pas.
Les Français risquent de mal comprendre non pas tant le soutien à Macron que cette fronde eu égard aux instances du PS, leur parti mais surtout du peuple. Comment ceux-là mêmes qui, à longueur de discours, rappelent combien le droit de vote honore l'Histoire de notre pays, peuvent, par une signature au bas d'une tribune, se moquer de ceux qui se sont battus. Que des Français souhaitent ne plus voter peut s'entendre. Mais que des "politiques" de gauche puissent balayer de la main, leurs traditionnelles campagnes de com ! En fait, est-ce encore de la politique ? Dans les quarante-six noms, combien se retrouvent pour des raisons bien loin de la politique, par opportunisme, par calcul, par soif de pouvoir !
Parce que Macron apporte indiscutablement d'autres valeurs et un souffle nouveau, il était évident que toutes les bassesses de la politique se retrouveraient dans sa cour. Voire sa basse cour ! A lui de montrer qu'il est différent. Auquel cas il devra vite dire qu'il n'est pas dupe et expliquer qu'il sait que certains de ses nouveaux soutiens ne sont là que par intérêt.
Dans certaines villes, la situation va devenir cocasse. Comme à Givors (Rhône) puisqu'une adjointe socialiste vient de signer la tribune. Brigitte Jeannot qui suit Gérard Colomb, rien de bien étonnant. Mais quid du conseil municipal de Givors ? Le maire communiste, Martial Passi, n'a jamais lui non plus caché ses amitiés pour celui de Lyon, surtout depuis les tractations pour l'entrée de Givors dans le Grand Lyon.
Comme personne ne sait où placer Macron sur l'échiquier politique, et c'est sans doute l'une de ses plus belles armes, Brigitte Jeannot va t-elle siéger désormais avec l'opposition municipale ? Sur les réseaux sociaux, les commentaires ont débuté. Ainsi, Mohamed Boudjellaba, DVD, tête de liste de Construisons ensemble, écrit : "j’espère que Mme Brigitte Jeannot, adjointe au maire de Givors, conseillère métropolitaine, secrétaire fédérale aura le courage politique de démissionner de la majorité municipale et du Parti socialiste....". Comme le dit Lyon Mag: hormis les "Colomb" "il y a des personnalités politiques d’influence, des obligés, des conseillers d’arrondissement de moindre importance...".
Le clan des obligés... Macron ne va pas pouvoir résister !
Le camp des obligés ne serait-il pas le plus vaste ? Comment remercier d'avoir eu son poste, en son temps. Les signataires s'adressant à ceux qui auront fait un choix différent proposent, comme si cela allait être possible "que nous devrons nous retrouver dès après la primaire autour d’Emmanuel Macron et leur donnons rendez-vous dès le 4 février au Palais des Sports de Gerland..." Limite provocation. Et de poursuivre: "Notre conviction, c’est que nous vivons une recomposition politique majeure comme on n’en n’avait plus connue depuis le congrès d'Épinay"...".
Givors fournisseur de candidats pour la Législative 2017 ?
A moins que ce ne soit une crise comme le PS n'en a jamais connue.
La XIème circonscription du Rhône pourrait voir un bataillon givordin au départ. Le maire en tête Martial Passi, l'adjointe Brigitte Jeannot, ses conseillers municipaux Antoine Melliès et Mohamed Boudjellaba, son ex conseiller Georges Fenech ! Pour les étiquettes, restons prudents et... attendons les prochains sondages pour savoir quel train certains prendront...