Selon le candidat socialiste, le revenu universel d’existence est avant tout un moyen d’éradiquer la grande précarité et de contribuer à définir un nouveau rapport au travail. Ainsi, ce revenu est une réforme de moyen terme, qui prévoit sa pleine utilisation d’ici une dizaine d’années. Par ailleurs, il est question d’établir un calendrier de mise en œuvre qui débutera dès son installation par une hausse de 10% de l’actuel RSA (Revenu de Solidarité Active) à hauteur de 600 euros, versés automatiquement à tous ses ayant- droits. A terme, après fixation définitive des montants, du financement, et des articulations avec les autres allocations sociales, le Revenu universel d’existence sera étendu à l’ensemble de la population et atteindra la somme de 750 euros.
Mais alors, quel lien avec la jeunesse ?
Benoit Hamon est le candidat de la jeunesse, pour la jeunesse. Les 18-25 ans sont au cœur du programme du candidat, et le revenu universel d’existence est dit-il : « la preuve formelle de son engagement envers la jeunesse ». En effet cette mesure concerne prioritairement les 18-25 ans puisque dès l’application de la réforme, un revenu universel d’existence sera versé à tous les jeunes de cette tranche d’âge, quel que soit leur niveau de ressources. Un principe fondamentalement nouveau et profitable pour Thomas, 24 ans, étudiant en droit. « C’est comme une garantie vitale dont un bon nombre de jeunes ont besoin au quotidien, pour monter leurs projets, payer leurs loyers, ou tout simplement pour vivre.
Je pense que pour la première fois un homme politique comprend la place centrale qu’il faut accorder à la jeunesse et on ne peut en tirer que des avantages. »
Le revenu universel d’existence se présente donc comme une réforme novatrice qui va rompre avec les politiques pour la jeunesse menées jusqu'à présent par les gouvernements de droite comme de gauche.
Mais une question demeure et suscite de nombreuses polémiques : Le revenu universel d’existence est-il crédible et réalisable économiquement ?
Avec un coût annoncé à terme entre 350 et 500 milliards d’euros, selon les modalités d’application, dont 50 milliards juste pour la première phase destinée à la jeunesse et aux bas salaires, le revenu universel d’existence est une mesure coûteuse, mais défendue par bon nombre d’économistes dont Thomas Piketty : « Economiquement et socialement, le revenu universel peut être pertinent et innovant.
Correctement conçu et précisé, il peut constituer un élément structurant de la refondation de notre modèle social. » Il ajoute concernant la jeunesse : « Son instauration est susceptible de redonner de l’autonomie à notre jeunesse et de constituer une réponse à ce que sont aujourd’hui les conditions d’obtention d’une qualification supérieure et d’entrée dans la vie professionnelle. » Il affirme ensuite : « C’est un projet économique audacieux qui permettra de constituer un facteur de revalorisation du travail et notamment des bas salaires, et qui à terme, offre une véritable source de relance pour l’activité économique. »
Ainsi, le revenu universel d’existence n’est pas à analyser qu’à travers son coût, il présente une restructuration de l’activité économique qui serait adaptée au contexte actuel de « raréfaction du travail » induite par la révolution numérique.
Son application définit une nouvelle méthode pour atteindre la croissance qui ne passe plus par l’augmentation des gains de productivité. Le candidat socialiste y voit un chemin vers la création d’emploi, et c’est avec l’objectif que la nouvelle génération incarnée par les 18- 25 ans se saisisse de ces opportunités et de ces nouveaux emplois que le revenu universel d’existence prend son sens.
Mais le revenu universel n’est pas seulement viable économiquement, il présente également un nouveau rapport avec la société du travail, et offre de nouvelles possibilités pour l’avenir de la jeunesse française. En effet, un revenu universel d’existence non conditionné à la pratique d’une activité professionnelle offre de fait la possibilité à tous ses bénéficiaires de consacrer leur temps autrement qu’à travers le monde du travail.
La libération du temps est un concept fondamental pour Benoit Hamon, et semble parler à la jeunesse. Thomas nous le confirme : « Une fois mon diplôme dans la poche je vais commencer une nouvelle vie. Louer un appartement, ou encore passer mon permis de conduire, je vais avoir tout un tas de choses à faire et ce revenu peut clairement m’aider à tout réaliser. Et si je ne trouve pas de travail tout de suite ou si les bonnes opportunités mettent du temps à se présenter, j’aime savoir que je ne vais pas galérer et ce revenu m’apporte une liberté supplémentaire. »
Finalement, le revenu universel d’existence est donc une réforme audacieuse, dont la réalisation économique et l’effet positif pour la jeunesse sont défendus par plusieurs économistes.
Cette mesure prévoit une rupture avec la société du travail actuelle, et prévoit de modifier les rapports entre l’homme et le travail. Elle s’inscrit dans le cadre d’un plan pour la jeunesse et pour l’emploi, et offre une nouvelle perspective d’avenir pour les 18-25 ans.