Le nom du projet porté par le président chinois Xi Jinping rappelle l'histoire que les Européens ont entretenu avec ce grand pays : " Nouvelle Route de la soie." C'est ainsi que s'est ouvert un sommet économique hier à l'initiative du pouvoir de Pékin. L'objectif du gouvernement chinois est de multiplier les accords de libre-échange avec le reste du monde, en particulier avec l'Europe, et de les accompagner de constructions d'infrastructures nécessaires au transport des ressources produites par les Chinois. En effet, il semble que le pouvoir chinois, effrayé à l'idée d'un repli américain qui pourrait nuire à son économie, veuille s'assurer un filet de sécurité grâce à l'Europe.

Route de la soie

Au Moyen-Âge, les commerçants italiens échangeaient avec les Chinois grâce aux chemins ouverts par l'Asie centrale, revenaient la plupart du temps chargés de soie, un matériau rare à l'époque en Europe. Maintenant, il s'agit de jouer sur le souvenir de cette route devenue mythique pour amplifier les exportations chinoises dans le monde. Ainsi, la nouvelle ambition de Pékin est de relier Londres à l'Est de la Chine par une immense étendue de voies ferrées, mais aussi de trouver une nouvelle route maritime pour la livraison de containers en Afrique du Nord. Ce faisant, la Chine s'inscrit pleinement dans la mondialisation, dans laquelle elle avait déjà une part immense, mais les bénéfices semblent déséquilibrés car propice à un excédent commercial chinois, l'Empire du Milieu exportant énormément tout en important peu.

La production chinoise est une des plus importantes au monde, et des plus prisées pour son bas coût. Cependant, cette surproductivité des employés chinois s'est retournée contre le pays, ne trouvant pas toujours de repreneur. De sorte qu'il s'agisse de faciliter l'acheminement de ces richesses jusqu'en Europe, pour pouvoir davantage baisser le prix du transport pour les acheteurs européens.

Dangers

Néanmoins, la Nouvelle Route de la soie à laquelle réfléchissent des experts, sous l'égide de Pékin, est coûteuse et risquée. La Chine promet déjà d'investir plus de 1000 milliards de dollars en autoroutes et en production d'énergie. De plus, les pays traversés par cette route de la soie sont souvent politiquement instables, menaçant ainsi l'acheminement des ressources.

Par exemple, le Pakistan sera traversé malgré les dangers que cela représente pour le train, les marchandises, et les soldats chargés de défendre le futur convoi. Les puissances préférant le protectionnisme, comme désormais les Etats-Unis, craignent un impérialisme économique chinois, un projet destiné uniquement à enrichir les Chinois et qui risquerait de déstabiliser les travailleurs produisant dans les pays importateurs.