Le septième débat télévisé d'entre deux tours de la cinquième République, c'est pour ce mercredi. Dès 21h, Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont rendez-vous sur les antennes de TF1 et France 2 pour un débat de deux heures et demi animé par Nathalie Saint-Cricq et Christophe Jakubyszyn. Un débat d'entre deux tours qui promet d'être particulièrement animé, comme c'est souvent le cas entre les deux finalistes de l'élection présidentielle. Cet affrontement télévisé permet surtout de marquer les esprits. En 2012, déjà en tête au premier tour, François Hollande avait accentué son avance en mettant Nicolas Sarkozy dans les cordes avec son fameux « Moi président de la République ».
Cinq ans plus tôt, Nicolas Sarkozy avait profité de la nervosité de Ségolène Royal pour afficher une image calme et sereine, ce qui lui avait ensuite facilité la victoire. Il y a aussi les petites phrases, comme « Vous n'avez pas le monopole du cœur », lancé en 1974 par Valéry Giscard d'Estaing à l'attention de François Mitterand. Un Mitterand battu de très peu cette année-là, mais vainqueur en 1981 après avoir traité le président sortant « d'homme du passif » lors du débat d'entre deux tours. Un François Mitterand devenu spécialiste au fil des années, notamment en 1988 lorsqu'il ne cesse de ramener Jacques Chirac à sa fonction de premier ministre, et non d'adversaire du second tour.
Marine Le Pen veut énerver Emmanuel Macron... et vice-versa
Pour le Front National, il s'agira du premier débat d'entre deux tours de son histoire, puisqu'en 2002, Jacques Chirac avait refusé de débattre avec Jean-Marie Le Pen. La fille de ce dernier, Marine, se prépare activement pour une échéance qu'elle attend fermement. En effet, placée à 41% dans les sondages, la candidate va devoir se montrer offensive si elle veut continuer de réduire l'écart en vue du scrutin de dimanche.
Offensive, mais calme, la stratégie du Front National ayant déjà fuité dans la presse. Le but : faire sortir Emmanuel Macron de ses gonds, afficher toute sa nervosité. « Quand il est attaqué, il a un manque de sérénité, il peut s’énerver très vite », explique ainsi un cadre du FN dans les colonnes du Parisien. « En privé, Marine Le Pen le compare à son fils, qui tapait sur la table ou se roulait par terre dès qu’on le contrariait.
Elle va donc tenter de le faire sortir de ses gonds, en l’interrompant un maximum dès le départ », assure Europe 1. De son côté, Emmanuel Macron assure vouloir aller « au corps à corps ». « Il cherche des failles, les sujets sur lesquelles elle est mal à l'aise », confie un proche à RTL. Peu habitué à ce type de face à face, le leader du mouvement En Marche est celui qui risque le plus, car actuel favori des sondages. Mais l'ancien ministre de l’Économie sait aussi qu'il doit en passer par là pour convaincre. Se créer une image rassurante, « présidentiable », c'est bien évidemment l'objectif des deux candidats.
L'Europe comme thème majeur du débat
Et le fond dans tout ça ? « Il y aura d'abord un thème économique, avec les impôts, le pouvoir d'achat.
Il y aura bien sûr les problèmes de sécurité et de terrorisme. Et puis, on parlera d'Europe qui est un thème prédominant », explique Nathalie Saint-Cricq. En effet, nul doute que l'évolution de la position de Marine Le Pen sur la question de la monnaie devrait être évoquée au cours de la soirée. Sur l'ensemble des sujets traités, les deux candidats devraient sans aucun doute faire preuve de souplesse. Ils veulent en effet convaincre le plus grand nombre, des électeurs de François Fillon à ceux de Jean-Luc Mélenchon en passant pas les indécis. Sacré programme...