Le deuxième tour des élections législatives a plus que conforté les chiffres de l'abstention du premier tour. Le raz de marée de la République en Marche, mouvement Politique du nouveau président de la République est à nuancer et à mettre en perspective avec la hausse considérable du nombre d'abstentionnistes. La moitié des 47 millions d'électeurs du pays ne s'est pas déplacée. L'abstention se situe entre 57 et 58 %, du jamais vu dans l'Histoire de la Ve République. Pour ce deuxième tour des élections, le taux de participation était de 35,33%, à 17 heures, soit une forte baisse en comparaison du scrutin 2007 à la même heure, où l'on comptait 49,58% d'électeurs participants.

Il s'agit d'un recul net de 10 points. Dans le département du Nord, le taux de participation s'est établi à 15,85% à 12h. Elle était de 35,33% à 17 heures, d'après les chiffres fournis par le Ministère de l'Intérieur. Le Nord fait figure de très mauvais élève au même titre que la Seine-Saint-Denis, le Val d'Oise, la Seine-et-Marne ou encore la Moselle. En France, sous la cinquième république, le record d'abstention reste détenu par les européennes de 2009, avec 59,37%. Si les données du début de soirée électorales se vérifient, environ 20 millions d'électeurs se seraient donc mobilisés. Une débâcle démocratique que nombre de commentateurs politiques mettent sur le dos de températures élevées et même de la Fête des Pères.

Toujours est il que le lien de causalité électoral reste très difficile à établir et à analyser. Cette faible mobilisation des masses pose la question de la légitimité du résultat à la sortie des urnes et de l'utilité de cette échéance électorale.

L'élection de trop ?

Chez nombre d'analystes et d'éditorialistes, cette débandade électorale était largement prévisible.

En 2016 et 2017, les électeurs ont été appelés plusieurs fois dans l'isoloir. Pour les primaires de la Droite et du Centre d'abord, celles de la Gauche ensuite et les élections présidentielles et législatives, enfin. Ces scrutins ont beaucoup mis à contribution le citoyen français. Cette surabondance serait donc une cause de cette abstention record avec la défiance des Français pour leurs représentants politiques.

Plusieurs de professionnels de la Politique, qui semblaient pourtant indéboulonnables, ont été sortis par ces élections. A Gauche, Marisol Touraine, Najat Vallaud-Belkacem et Myriam El-Khomri n'ont, par exemple, été reconduites. A Droite, Nathalie Kozsiusko-Morizet ou encore Jean-Frédéric Poisson n'ont pas été réélus.