Emmanuel Macron en a fait du chemin depuis la route qui l'a conduit jusqu'aux portes de l'Elysée. Le benjamin des candidats à l'élection présidentielle 2017 a parfaitement réussi à se fondre dans le costume de Chef de l'Etat dès ses premiers pas très appréciés sur la scène internationale. Mais, depuis deux mois, entre les affaires touchant ses proches et les restrictions budgétaires, les couacs ont réussi à entamer la visibilité politique des cent premiers jours de son exercice du pouvoir présidentiel qu'il désire "jupitérien". Et si le Président de la République et son Premier Ministre ne veulent pas s'alarmer de leur décrochage dans les enquêtes d'opinions, tous deux savent que la rentrée s'annonce difficile entre méfiance pour les uns et défiance pour les autres.
L'Elysée et Matignon s'activent donc en coulisses pour préparer l'avancée des principaux chantiers de transformation du pays tels que promis par Emmanuel Macron.
Une rentrée très chargée en réformes
C'est sans nul doute la loi d'habilitation pour légiférer par ordonnances sur la modification du Code du travail qui suscite le plus d'inquiétudes. Et même si le Gouvernement se veut de plus en plus pédagogue sur la question, l'intersyndicale CGT-FO-Solidaires-UNEF-FSU et la France Insoumise appellent elles déjà à faire blocus. Après les consultations entamées en juillet, Edouard Philippe l'a rappelé dans un entretien accordé au Parisien, le texte définitif devrait être présenté le 31 août en conseil des ministres pour approbation.
Le Gouvernement Philippe II prévoit aussi d'insérer dans les textes la simplification administrative et le droit à l'erreur dès la rentrée pour d'une part libérer les individus et les entreprises de la lourdeur des procédures administratives, et d'autre part accompagner ceux qui s'appliqueraient le mauvais système de règles dans la mesure où leur bonne foi est avérée.
C'est en plus dans un contexte tendu où la menace terroriste est très forte en France que le projet de loi antiterrorisme, voté en première lecture au Sénat, fera son entrée en commission à l'Assemblée nationale début septembre. La transposition dans le droit commun de certaines règles de l'Etat d'Urgence, qui devrait lui être levé le 1er novembre, inquiète une partie du monde politique et judiciaire.
De quoi appeler la majorité présidentielle à plus de vigilance.
A cela, il faudra ajouter la première loi des finances du quinquennat Macron qui se veut très ambitieuse. le Premier Ministre Edouard Philippe assume pour sa part une orientation axée sur la maîtrise du déficit public et l'allègement de la fiscalité tant pour les entreprises que pour les ménages.
Bien sûr, pour mener à bien ses réformes, le Gouvernement et la majorité présidentielle auront besoin pour la peine de faire preuve de plus de discipline et de dynamisme. Les ministres tiennent d'ailleurs leurs consignes du Président, "se montrer pédagogue", "donner corps à à leurs responsabilités ministérielles" ou encore "aller au contact du terrain". Il faut bien dire qu'avec la fin de l'état de grâce, Emmanuel Macron a désormais épuisé son droit à l'erreur.