Jean-Luc Mélenchon est un dur à cuire, un dinosaure de la politique et un maître à penser qui ne se laisse pas facilement impressionné. D'ailleurs, le chef de file du groupe LFI à l'Assemblée a bien l'intention de le faire comprendre au tout jeune président français Emmanuel Macron. Et au risque d'empiéter sur un domaine normalement réservé aux syndicats, le politicien de 66 ans vient d'organiser avec son mouvement un grand "rassemblement populaire" contre les ordonnances du Gouvernement portant réforme du droit du travail. Un coup de maître qui a réuni des dizaines de milliers de manifestants entre la Bastille et la place de la République samedi dernier.

Il aura même été possible d'y apercevoir Benoît Hamon, l'autre candidat malheureux de la présidentielle.

Mais le nouveau député des Bouches-du-Rhône ne prévoit pas s'arrêter en si bon chemin. Après s'être montré particulièrement verbeux à l'endroit du Chef de l'Etat, l'ancien sénateur ambitionne désormais de faire déferler dans la capitale un million de protestataires. Un pari qui peut sembler osé, mais qui n'est pas tant incertain avec le fragile équilibre que connaît, ces derniers temps, la sphère politique française.

Une présence soutenue auprès des Syndicats français

En expert des codes de communication, Jean-Luc Mélenchon a fait un savant lancer de balle en direction des syndicats les enjoignant à prendre la tête du souffle de contestations qu'il porte avec son mouvement.

Le leader des Insoumis a ainsi décidé d'être de toutes les batailles et de tous les combats sur l'ensemble du territoire français afin de prêter main forte aux mouvements sociaux. Une idée qui devrait être accueillie avec peu d'enthousiasme du côté des syndicats qui craignent de voir le débat se politiser. Il faut dire qu'une polarisation de l'attention autour de l'ancien sénateur n'est pas pour déplaire à l'Elysée.

Toutefois, Jean-Luc Mélenchon a été sérieusement cueilli à froid sur ses propos visant à répondre à Emmanuel Macron, notamment sur son passage "c'est la rue qui a abattu les nazis". Jean-Claude Mailly a d'ailleurs estimé pour sa part que le politicien devrait faire attention à ce qu'il dit. Rejetant l'appel lancé par la France Insoumise, le secrétaire FO a revendiqué l'indépendance de son syndicat qui n'a pas vocation à s'engager dans un projet politique aux côtés d'un parti quel qu'il soit. Une intervention qui pourrait bien mettre à mal la position du tribun dans son élan.