Annoncé depuis quelques jours, c'était pour lui, de l'aveu du porte-parole du Gouvernement, Christophe Castaner, un moment de "pédagogie nécessaire" sur les tenants et les aboutissants de son programme polique déjà en marche. Ce dimanche, l'entretien télévisé d'Emmanuel Macron, accordé à TF1 et LCI dans les bureaux de l'Élysée, venait répondre à une demande grandissante de gages de la part de l'opinion publique sur les intentions de sa politique.
Et comme, il n'a de cesse de le faire savoir depuis le début de son quinquennat, le président de la République est uniquement venu partager sa vision avec les français, et tenter de lever l'inquiétude légitime qui peut les habiter.
Pas de polémiques à nourrir et pas d'excuses à attendre de la part du Chef de l'État qui se refuse définitivement à se prêter au jeu de la frénésie politico-médiatique. Rester en tout temps le maître des horloges et du sujet sur lequel il s'exprime, voilà le mantra d'Emmanuel Macron qui agace désespérement l'opposition.
Les macronistes convaincus par leur leader
À peine l'interview achevé que le Premier ministre Édouard Philippe se faisait déjà fort de saluer, au travers d'un tweet, la justesse et la clarté de la parole du président Macron, ne manquant pas au passage d'indiquer la fierté qu'il nourrit de pouvoir œuvrer à ses côtés.
Une parole juste, claire et franche au service d'un projet ambitieux. Fier d'œuvrer auprès d'@EmmanuelMacron. #LeGrandEntretien #TF1EMacron
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) 15 octobre 2017
Même son de cloche du côté des fidèles macronistes de la première heure où on se montre particulièrement enthousiaste vis-à-vis de l'appréciation des français.
Ainsi, pour le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb et le porte-parole du Gouvernement Christophe Castaner, l'intervention du Chef de l'État a su donner une vue globale de d'une action gouvernementale qui se veut plus ambitieuse que les clivages.
Une opposition plus virulente que jamais
À gauche comme à droite, on ne se dit absolument pas charmé par les propos du Chef de l'État.
Tout au contraire, du côté du PS, l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve regrette une trop faible expression de la justice sociale dans le programme du président Macron. Pour Rachid Temal, coordinateur PS, il y a là un manque évident de vision pour la France.
A côté de cela, chez LR, Bernard Accoyer et Bruno Retailleau estiment qu'il ne s'agissait que d'un long et fastidieux exercice d'autosatisfaction très loin des préoccupations quotidiennes des français.
Toutefois, ce sont des extrêmes que sont venues les critiques les plus sévères. Partisan de la gauche mélenchoniste, le député France Insoumise Adrien Quatennens croit savoir que les français en ont assez de la politique d'Emmanuel Macron. Au Parti Communiste, on se révolte de l'absence de regrets du président au sujet des petites phrases qui choquent.
Pour le FN, son secrétaire général Nicolas Bay note une mise sous silence des sujets régaliens comme la sécurité. Somme toute, un Gouvernement et une opposition parfaitement ancrés dans leurs rôles pour l'animation de la vie politique française.