Samedi 18 novembre 2017, La République en marche s'est donnée pour tout premier délégué général Christophe Castaner, le député des Alpes-de-Haute-Provence et fidèle de la première heure d'Emmanuel Macron.

Le mouvement créé le 6 avril 2016, devenu parti présidentiel le 7 mai dernier, connaît de profondes difficultés depuis la fin des élections présidentielle et législative. Il faut dire qu'être le parti au pouvoir n'est pas chose aisée, surtout quand votre base de militants et d'adhérents est encore fragile. C'est ce qu'ont commencé à comprendre les responsables politiques du parti ces dernières semaines.

Avec les difficiles réformes engagées par le Gouvernement d'Édouard Philippe depuis son entrée en fonction, l'impopularité a commencé tout doucement à gagner les rangs de la macronie. Et désormais, on déplore en interne que l'Exécutif ne se réfère plus assez à ceux qui ont pourtant fait la recette de son éclosion. Un malaise certain qui n'aura pas échappé à l'œil toujours vigilant du tout jeune président Macron.

Castaner, plus une vocation qu'une ambition

Diriger La République En Marche, le porte-parole du Gouvernement ne l'a jamais eu à l'esprit. Mais, avec la crise annoncée à la porte, l'ancien député socialiste a décidé de se retrousser les manches pour apporter sa modeste contribution. C'est donc à Chassieu, non loin de Lyon, que Christophe Castener aura prononcé un discours sobre pour son introduction à la tête du mouvement qu'il aura aidé à construire et pour lequel il a été elu sans surprise par le conseil LREM.

Si la question se pose encore de savoir s'il cumulera son secrétariat d'État et la direction du parti, le porte-parole du Gouvernement se veut très modeste dans la prise de ses nouvelles fonctions. Il s'estime ainsi investi de la mission de porter la "voix des adhérents" du mouvement. Jouer le rôle de parfaite courroie de transmission entre l'Élysée et le parti, voilà donc à quoi le politicien de 51 ans se prédestine.

Des avertissements à l'Exécutif

Pour porter les aspirations défendues par Castaner, La République En Marche s'est dotée d'une nouveau bureau exécutif. Seul problème et pas des moindres, la présence de membres de famille de responsables politiques comme Caroline Collomb, fille du ministre de l'Intérieur, interroge et agace certains qui y voient déjà un retour aux anciennes pratiques.

D'ailleurs, marcheuse de la première heure, Christine Jagueneau, a rappelé en marge de l'élection qu'elle avait lancée des alertes pour éviter au parti d'aller dans le mur en se coupant de sa base militante. Désormais, on espère qu'avec Casta, les choses iront dans le bon sens pour dégager un véritable marchisme au-delà du macronisme.