Avec l'échec de la fronde populaire promise à l'Exécutif sur le dossier de la réforme du Code du travail, le leader de la France Insoumise n'hésite plus a pointer du doigt les syndicats qui l'ont laissé bien esseulé depuis quelques semaines.
Le poids de l'échec de la grogne sociale, le député des Bouches-du-Rhône n'a de cesse de le faire porter aux leaders emblématiques des centrales syndicales pris de court par le phénomène Macron. Des mouvements sociaux en ordre de bataille dispersé qui éprouvent les plus grandes difficultés à fédérer leurs revendications à autour d'un axe fort capable de faire reculer le Gouvernement d'Édouard Philippe.
Et pourtant, le candidat malheureux à l'élection présidentielle l'admet volontiers, il avait nourri de grands espoirs suite au grand rassemblement populaire que son mouvement politique avait organisé le 23 septembre au lendemain de la signature des ordonnances. "Pas assez bien repris", soupire-t-on chez ceux qui se veulent toujours les premiers opposants à la politique libérale d'Emmanuel Macron.
L'aveu d'impuissance de Jean-Luc Mélenchon
"Tout semble se dessiner pour une défaite du mouvement ouvrier traditionnel", voilà l'amer constat délivré un Jean-Luc Mélenchon dépité, en marge du lancement d'un mouvement Insoumis à Athènes il y a trois semaines. Et depuis, l'ancien sénateur socialiste se dit choqué de voir ainsi se poursuivre, sans grande encombre, la vaste transformation macroniste qu'il promet à corps et à cri dévastatrice pour le modèle social français.
Bien sûr, s'il espère toujours un réveil intempestif de la jeunesse pour se mêler à la bataille de la rue, l'élu de Marseille admet du bout des lèvres que la victoire sur ce terrain revient pour l'instant au tout jeune président de la République. Toutefois, dans les rangs des Insoumis, on assure que rien sera concédé au gouvernement sur les batailles à venir.
Les Insoumis devant ou derrière les syndicats
Entre son action militante et son soutien prononcé aux syndicats dans la rue, il devient de plus en plus difficile de savoir à quel jeu se prête exactement la France Insoumise. Du côté du numéro un de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, on préfère en sourire. En effet, le secrétaire général de FO avoue ne pas être à son premier politicien en quête de crédit populaire auprès des syndicalistes.
Pourtant, selon Alexis Corbière, il ne s'agit pas pour le mouvement politique de se surplanter aux syndicats, mais plutôt, de servir de plateforme support dans l'organisation d'une action syndicale plus cohérente et dynamique. Comme si les syndicats étaient un bébé qui avait besoin d'une nounou pour savoir comment manger.
En attendant, Emmanuel Macron s'est depuis engagé sur le deuxième volet de sa réforme du modèle social français, l'assurance-chomage, la formation professionnelle et l'apprentissage.