Catherine deneuve, une des plus grandes actrices du cinéma français, est au coeur d'une polémique depuis ce mardi 9 janvier. En effet, suite à la parution d'une tribune dans Le Monde revendiquant le droit des hommes à "importuner les femmes", l'actrice française fait face à de nombreuses critiques.
Alors, Catherine Deneuve a-t-elle eu raison de se positionner ainsi dans les médias ?
Le fait est que, par rapport à la cause des femmes, Catherine Deneuve n'en est pas à son coup d'essai. L'an dernier déjà, elle excusait l'accusation de viol sur mineure faite à Roman Polanski que la victime "ne faisait pas son âge" et que Polanski avait "toujours aimé les jeunes femmes".
On remarquera également que sa grande beauté et son talent indéniable l'ont souvent positionnée dans des rôles de femme forte certes (Le Dernier Métro, La Sirène du Mississipi, ou encore La vie de château) mais toujours extrêmement sensible au désir masculin et à son regard. En ce sens, elle incarnerait aujourd'hui la "Vieille France", cette France galante et mondaine qui tient la porte et fait rougir les vieilles dames en les appelant "Mademoiselle". Sauf que la France d'aujourd'hui se bat pour que soient reconnus les comportements masculins problématiques, qui vont de se frotter à quelqu'un dans le métro aux heures de pointe, embrasser une personne sans son consentement, jusqu'aux viols, meurtres et violences conjugales.
Mais Catherine Deneuve n'a pas l'air de vouloir faire sa part dans le discours ambiant, en se désolidarisant de la sorte du sort des femmes. N'est pas Catherine Deneuve qui veut, et elle n'a peut-être pas souvent l'occasion d'être confrontée quotidiennement au machisme ambiant et au harcèlement de rue.
Car cette tribune, en revendiquant "le droit d'importuner les femmes" ne peut que faire empirer les choses, légitimant certaines pratiques de drague abusives (qui n'attendent que des arguments pareils pour surtout continuer à exister).
En mettant dans le même sac la drague, qui pour rappel est l'action "de séduire quelqu'un, de l'attirer irrésistiblement", et le droit d'importuner, qui signifie tout de même "fatiguer quelqu'un d'une manière continue, par une action intempestive", il semblerait que Catherine Deneuve n'ait pas réfléchi à deux fois avant de signer ce brûlot qui conseille aux femmes (sic) de considérer un "frotteur dans le métro" comme un "non-événement" ou "le signe d'une grande misère sexuelle". Disons que nous n'avons pas toutes la tolérance et l'empathie de Catherine Deneuve.