À l'occasion de ses vœux à la presse le 4 janvier dernier, Emmanuel Macron a annoncé la préparation d'un projet de loi de lutte contre les fausses informations qui circulent sur le net en période électorale.

L'année 2018 s'annonçait déjà particulièrement chargée pour l'Exécutif. Mais de toute évidence, le souci du président Macron est trop grand pour lui donner un moment de répit. Alors, prenant acte du pouvoir grandissant des fausses nouvelles sur la vie politique française, le fondateur d'En Marche a décidé de se jeter dans la bataille contre la désinformation qui peut sous certaines conditions influencer plus qu'il n'en faut la démocratie.

Et si les contours de son projet sont pour l'instant inconnus, la volonté affichée par le Chef de l'État est de responsabiliser les plateformes et les diffuseurs sur le net. En cela, Emmanuel Macron souhaite notamment imposer la transparence de "contenus sponsorisés" sur les réseaux sociaux.

C'est donc ainsi l'accès à l'identité des annonceurs et des restrictions sur les montants mis en jeu dans ce système de diffusion que vise l'Exécutif. Une opération qui promet déjà d'être complexe à mettre en œuvre même si certaines plateformes telles Facebook ou Twitter ont commencé à y prendre depuis peu une part beaucoup plus active.

La presse en première ligne pour combattre les fausses nouvelles

Si la loi française de 1881 sur la liberté de la presse condamne déjà "la publication, la diffusion ou la reproduction, par quelque moyen que ce soit, de fausses nouvelles, de pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers lorsque, faite de mauvaise foi, elle aura troublé la paix publique ou aura été susceptible de la troubler", le Gouvernement d'Édouard Philippe souhaite l'adapter aux réalités du monde d'aujourd'hui.

De plus, Emmanuel Macron n'a pas hésité à appeler la presse à se joindre à ce combat pour l'intérêt d'un débat démocratique plus serein et plus ouvert, loin de toute manipulation à but politique.

Et pour combattre, la forte propagation de fausses informations, le président Macron entend outiller l'appareil judiciaire pour rendre possible, le cas échéant, la suppression du contenu litigieux, le déréférencement du site, le blocage du compte concerné ou de l'accès à internet.

Une possible menace pour la liberté d'expression

Bien sûr, de fervents défenseurs de la liberté d'expression y voient déjà une voie ouverte à l'État pour censurer les contenus qu'il trouverait gênant. La problématique soulevé par le président de la République demande donc d'être prise avec des pincettes, quand on sait l'attachement français pour son droit de penser et de dire librement. Si l'idée demande à être parfaitement nourrie, il faut croire que le débat tout autour risque d'être des plus houleux.