En plus de 12 heures et 30 minutes passées ce samedi avec les agriculteurs au salon annuel qui leur est consacré depuis plus de quarante ans, Emmanuel Macron aura tenté à sa manière d'écouter et de dissiper les doutes et les crispations d'un monde qu'il souhaite mettre en marche.

Jamais certainement avant lui un président de la République n'avait été aussi attendu à ce qui constitue chaque année la plus grande ferme de France. Il faut dire que depuis de nombreuses années, le monde agricole français traverse une profonde crise. Des bas prix imposés par la grande distribution jusqu'aux réglementations plus contraignantes dans l'Hexagone qu'ailleurs dans le monde, les problèmes de l'agriculture se sont rapidement accumulés avec le temps pour ceux qui tentent tant bien que mal de toujours porter l'exigence d'une alimentation parfaitement saine et variée.

Et si le moment pouvait s'apparenter à un défi qu'avait à relever celui qui reste perçu par beaucoup comme le président des villes, l'exercice livré par Emmanuel Macron aura été dans l'ensemble plutôt bien maîtrisé.

Emmanuel Macron se veut au contact de la colère des agriculteurs

Malgré les premiers sifflets retentissant dès son arrivée au salon en gage de protestation au futur accord du Mercosur, le président Macron ne se sera pas défilé. Tout au contraire, le locataire de l'Élysée sera allé directement au contact des mécontents pour recueillir leur ressenti et tenter de leur rappeler la vision qu'il a d'une agriculture française conquérante.

Les échanges auront même été vifs par moment, comme sur la question du glyphosate où le Chef de l'Etat ne transige pas en mettant en avant la préservation des intérêts du consommateur.

C'est donc le ton ferme et résolu qu'Emmanuel Macron se sera attelé à déminer une à une les inquiétudes formulées par des agriculteurs en proie au doute.

La promesse d'agir pour le bien des agriculteurs

Bien sûr, interpellé dans un stand sur la nécessité de ne pas oublier les agriculteurs au sortir du salon, Emmanuel Macron a affirmé son exigence d'assurer de meilleures conditions de développement pour le monde agricole.

Le découpage des zones de culture défavorisées qui donnent droit à une aide européenne devrait permettre à l'Exécutif d'en ouvrir l'accès à 7 500 agriculteurs de plus dès 2019. A côté de cela, le président de la République l'a assuré, il se réserve le droit de veiller avec exigence à la qualité des produits qui investiront le sol français.