Loin du tollé que viennent de susciter ses propos polémiques contre certains responsables politiques, dont Emmanuel Macron, Laurent Wauquiez semble représenter depuis quelques mois une figure de la droite redoutée par une partie de la galaxie macron.

Il faut dire que même si sa personnalité et son discours politique ne rencontrent pas une franche adhésion de l'opinion publique, le président de Region Auvergne-Rhône-Alpes a le mérite de tenir une ligne politique qui se veut claire. Une volonté assumée de conforter sa position en ramenant le parti historique de la droite et du centre sur sa frange la plus à droite, au risque de côtoyer le FN, avec un discours beaucoup plus dur sur l'identité, la religion, mais aussi l'immigration.

Une manoeuvre de mains de maître qui a aujourd'hui eu le mérite de relancer quelque peu la crédibilité du parti Les Républicains auprès de son électorat, tout en créant une multiplication des agitations de la sphère politique française.

La droite de nouveau audible avec Wauquiez

Le déclic n'aura d'ailleurs pas tardé à se faire sentir, car depuis le 4 février dernier et la victoire confortable de la droite aux législatives partielles dans le Val d'Oise et le territoire de Belfort, quelques frissons traversent le parti présidentiel. Il faut dire qu'après les bons résultats réalisés par La République en marche dans ses circonscriptions en juillet 2017, le revirement de situation à peine six mois plus tard a de quoi interpeller au sein de la majorité présidentielle.

Et tandis que l'on s'interroge sur le sens à donner à cet échec du côté de l'Élysée comme de Matignon, au siège du parti LR, on consacre le désaveu des Français vis-à-vis de la politique menée par le président Macron. Bien sûr, s'il est vrai que Laurent Wauquiez enregistre une progression relative de sa côte de confiance, il reste en net repli par rapport à La France Insoumise pour ce qui est de la meilleure représentation de l'opposition à Emmanuel Macron.

La République En Marche en quête de repères

Toutefois, il reste important de remarquer que l'incapacité de La République En Marche à occuper l'espace politique dégagé par Emmanuel Macron au moment de la recomposition de juillet dernier déjoue grandement les intérêts de la majorité présidentielle. Christophe Castaner est pour l'heure à la baguette pour tenter de redonner du tonus à une machine qui aura vu passer en sommeil en l'espace de quelques mois plus de la moitié de son réseau de militants.

D'un autre côté, Emmanuel Macron ne souhaite pas pour l'heure donner du crédit à la stratégie de Wauquiez en se tenant loin du débat. Mais, avec la combativité affichée par l'ancien soutien de François Fillon, il faut espérer que les résultats ne tarderont plus à se faire sentir pour un Gouvernement au fourneau depuis le début de l'année.