Après son franc succès aux législatives 2017, La République en marche prépare soigneusement le terrain des Européennes de 2019, premier vrai test dans le calendrier électoral du quinquennat Macron.

L'Europe, il faut dire que c'est le principal sujet sur lequel Emmanuel Macron se démarquait de ses concurrents lors de la course à la présentielle l'année dernière. A tel point que la passion assumée du candidat aura réussi à ressusciter dans la sphère politique française un nouvel engouement autour de l'avenir du projet européen. Il y a quelques mois, le chef de l'Etat faisait même un grand oral sur ses vastes ambitions pour une Europe plus forte qui protège.

Depuis, la ferveur et l'audace du fondateur d'En Marche a été applaudie par de nombreux politiques pro-européens tous bords confondus. En novembre dernier, le maire de Bordeaux, Alain Juppé, allait d'ailleurs jusqu'à se laisser tenter par l'idée d'une liste commune entre Les Républicains et En Marche aux élections européennes. Une proposition qui paraît aujourd'hui bien lointaine avec la prise de fonction de Laurent Wauquiez à la tête du parti LR. Toutefois, le morcellement de la droite et du centre ouvre une belle perspective au président de la République pour une coalition électorale.

Quelles alliances pour La République En Marche ?

Premier partenaire et allié historique d'Emmanuel Macron, le MoDem de François Bayrou devrait comme aux dernières législatives faire marche commune avec le parti présidentiel.

Et si ce dernier a déjà le vent en poupe dans les premières enquêtes d'opinions pour cette nouvelle course électorale, cela ne l'empêche pas de garder la main tendue.

Secrétaire d'Etat en charge des relations avec le Parlement et délégué général LREM, Christophe Castaner lance depuis décembre dernier un vrillant appel aux responsables politiques pour un dépassement des querelles partisanes, frein majeur à la protection des Français au plan européen.

Un appel qui paraît bien être entendu à gauche comme à droite. Sans dire non, Alain Juppé préfère donner le temps à chaque parti de prendre position avant de se prononcer, tandis que l'ex-eurodéputé écologiste, Daniel Cohn-Bendit, se dit réceptif aux propositions constructives.

Toutefois, c'est au centre droit et notamment avec l'UDI que l'équation pourrait se révéler dangereuse pour l'équilibre politique d'une liste nationale élargie.

En effet, le parti éclaté en petits groupuscules menace de faire compter certains de ses membres dans la majorité présidentielle et d'autres dans l'opposition : un bel embarras pour le président Macron. Le rapprochement étant quasiment acté avec Jean-Christophe Lagarde, La République En Marche devra mettre à profit les seize mois qui restent avant l'échéance pour remettre un peu d'ordre. Un feuilleton qui s'annonce passionnant.