Motivée depuis plusieurs semaines par des appels à protester des syndicats de fonctionnaires et de cheminots, la grande manifestation de ce jeudi 22 mars aura été suivie par des dizaines de milliers de participants à travers toute la France... Pas suffisant toutefois pour impressionner l'Exécutif d'Emmanuel Macron qui souhaite rester droit dans ses bottes.
Il faut dire que l'événement était tout particulièrement attendu dans l'Hexagone, que ce soit du côté des syndicats ou de celui du gouvernement. De nombreux leaders syndicaux espéraient provoquer un raz de marée contestataire pour retourner un rapport de force largement en leur défaveur face à un Exécutif intouchable depuis son entrée en fonction.
Tandis qu'au gouvernement, on scrutait minutieusement l'ampleur que pouvait prendre cette manifestation charnière.
En effet, à l'Elysée comme à Matignon, on s'inquiète depuis quelques semaines de la montée galopante des frustrations au sein de l'opinion publique. Hors de question de sous-estimer l'attractivité souvent changeante des mouvements sociaux.
Des cheminots vent debout contre la réforme de la SNCF
Si à Paris, l'évolution du cortège contestataire des cheminots vers la place de la Bastille a été émaillée par un certain nombre d'échauffourées entre les CRS et des éléments anarchistes, les manifestants veulent retenir une certaine ambiance bon enfant dans leurs rangs au moment de l'engagement du bras de fer serré qui les attend ces trois prochains mois contre le gouvernement.
Car l'objectif visé par les mouvements sociaux est de crier la détresse des agents publics qu'en à la réforme annoncée de la SNCF. Avec ce début de protestation dans la rue appelée à se muer en grève perlée, les Syndicats espèrent mettre la pression sur le gouvernement et faire reculer Emmanuel Macron. Et pour les y aider, ils ont accueilli un certain nombre de leaders de la gauche qui ont fait le déplacement.
L'insoumis Jean-Luc Mélenchon, ou encore les socialistes Olivier Faure et Benoit Hamon se sont ainsi glissés dans divers segments du cortège syndical.
Une mobilisation des fonctionnaires plus modérée
S'ils étaient annoncés à 40 000 par la CGT et à 32 500 par la préfecture de police, les agents publics seront restés pour l'occasion légèrement moins impliqués sur l'ensemble du territoire qu'à la manifestation d'octobre dernier.
Des chiffres qui ont de quoi rassurer l'Exécutif même si le taux de grévistes chez les cheminots a quant à lui explosé à presque 36%. Ces derniers promettent en tout cas de mettre en lumière une capacité de nuisance non négligeable pour les semaines à venir. La bataille du rail qui débutera les 3 et 4 avril prochains s'annonce pour le moins longue et complexe.