La ministre des Transports Élisabeth Borne, qui a présenté mercredi son projet de loi habilitant le gouvernement à passer par des ordonnances pour faire adopter sa réforme du rail, s'est vu opposer dès jeudi un plan de grève quasiment illimité par des syndicats particulièrement remontés.

Il faut dire qu'il était annoncé depuis des semaines déjà, et il semblerait qu'il aura bel et bien lieu au final. Le bras de fer entre les syndicats et le gouvernement est lancé et chacun partie prend déjà ses positions. A l'accélération de la transformation voulue par Emmanuel Macron sur la SNCF et notamment le chamboulement du statut de "cheminot", l'intersyndicale aura décidé de répondre avec force en annonçant des actions longues et très intenses dans la rue.

Le Gouvernement appelle au dialogue

Guillaume Pepy le martelait il y a encore quelques jours, une grève illimitée au sein de l'entreprise publique alors qu'elle sort à peine la tête de l'eau serait un désastre. Mais le patron de la SNCF ne semble pas avoir vraiment été écouté. C'est donc avec désolation qu'il a accueilli la nouvelle de l'intersyndicale CGT, UNSA, CFDT, SUD qui prévoit de conduire une grève soutenue contre l'action du gouvernement. Une situation qu'il estime risquée pour l'avenir du rail français.

L'exécutif appelle donc déjà à la poursuite de la concertation. Avec cette grogne montante des syndicats, le gouvernement l'a bien compris, il doit tenter de maintenir le dialogue tout en continuant d'avancer.

Car l'urgence est sans appel pour le ferroviaire français selon la ministre des transports. Hors de question de faire marche arrière du côté d'Emmanuel Macron alors que l'objectif est de remettre la SNCF sur les rails après des décennies d'hésitation.

Les syndicats vers une grève d'usure

Du côté des syndicats, le secrétaire général de CGT Cheminots Laurent Brun a promis de tenir une pression intense sur ce qu'il estime être de l'autoritarisme de la part du gouvernement.

Deux jours de grève sur cinq renouvelables chaque semaine à compter des 4 et 5 avril prochain jusqu'en juin. C'est donc l'artillerie lourde que les syndicats ont décidé de sortir, alors que jusqu'à présent, les différents pôles de revendications n'avaient jamais réussi à tomber d'accord.

Si les mouvements sont bien suivis partout en France, c'est un bras de fer musclé que l'action syndicale espère entretenir avec l'exécutif jusqu'à le faire plier. En attendant, la SNCF s'organise déjà pour tenter d'assurer aux Français le service minimum dans les secteurs à fort trafic.