Pressé en début de semaine dernière par la justice sur des soupçons autour d'un possible Financement libyen de sa campagne de 2007, Nicolas Sarkozy s'est défendu de toute implication en tentant dès jeudi de démonter les unes après les autres chacune des accusations qui ont jusqu'ici été formulées à son encontre.

Il faut dire que dès le lendemain de sa mise en examen, son avocat, Me Thierry Herzog, montait au créneau pour rappeler que l'ancien président niait fermement chacun des faits qui lui étaient reprochés devant la justice. Dans le même temps, le quotidien Le Monde révélait peu à peu quelques-uns des éléments de réponse que Nicolas Sarkozy avait fait valoir lors de son audition devant les juges d'instruction.

L'ancien patron de la droite avait ainsi laissé entendre que l'accusation ne disposait d'aucun élément tangible pour soutenir l'hypothèse des faits évoqués, à l'exception de témoignages proprement diffamatoires d'un ancien régime dictatorial.

Une ligne de défense assumée par Nicolas Sarkozy quelques heures plus tard au journal de 20H de TF1 alors suivi par 7,3 millions de Français. Le candidat malheureux de la primaire de la droite et du centre de la précédente élection présidentielle le sait, il doit tout pour éviter que l'idée de sa possible culpabilité ne s'enracine plus qu'il n'en faut dans l'opinion publique.

Des éléments d'accusation contradictoires selon Sarkozy

La calomnie dont il dit faire l'objet, l'ancien maire de Neuilly la voit comme une chasse aux sorcières qui le mine personnellement depuis 2011.

Il se tient donc à l'entière disposition de la justice pour définitivement laver son honneur. Premier argument choc, Nicolas Sarkozy fustige l'incohérence de l'enquête qui avait tout d'abord conduit à le soupçonner d'abus de faiblesse sur Mme Bettencourt pour le financement de sa campagne de 2007 (dossier classé par un non-lieu), avant de tenter désormais de le relier l'ancien régime libyen de Kadhafi.

Mais, il ne s'arrête pas là car il estime peu crédible les propos rapportés par l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine. Ce dernier affirme en effet avoir servi d'intermédiaire de la part de Kadhafi à trois reprises pour le versement en liquide de 5 millions d'euros au futur candidat alors ministre de l'Intérieur.

Des rencontres avec Claude Guéant et lui-même qu'il dément formellement en s'attaquant à l'imprécision des propos rapportés par le sulfureux personnages sur les lieux des prétendues rencontres.

La justice a toutefois estimé en avoir assez pour poursuivre ses investigations. Une note des services de renseignement libyen mentionnant un « accord de principe » sur le financement de la campagne de Sarkozy à hauteur de 50 millions d'euros, mais aussi des mouvements bancaires suspects dont une versement de 500.000 euros sur le compte de son très proche Claude Guéant. L'affaire promet d'agiter pendant quelques temps encore la sphère politique française.