La circulation des trains et des bus tunisiens s'est arrêtée jeudi après que le syndicat des travailleurs a lancé une grève générale pour protester contre le refus du gouvernement d'augmenter les salaires de 670 000 employés.
La Tunisie dans un état gênant
Le Fonds monétaire international (FMI) exerce une forte pression sur la Tunisie pour qu'elle gèle les salaires dans le secteur public afin de réduire le déficit budgétaire du pays. La grève comprend également des écoles, des hôpitaux, des bureaux, des banques gouvernementales et tous les moyens de transport sont concernés aussi dans la capitale et dans la plupart des villes tunisiennes.
Tunisia Airways a indiqué qu'elle s'attendait à des turbulences jeudi et a exhorté les clients à modifier leurs réservations de vols et a annoncé qu'elle retarderait au moins 16 vols jusqu'a vendredi et samedi. Mais à l'aéroport Tunis Carthage, la plupart des vols ont été annulés et les bureaux d'enregistrement ont été fermés, tandis que des centaines de passagers en colère sont restés en attente.
Le gouvernement ne veut pas augmenter les salaires
Le Premier ministre Youssef CHAHID a déclaré mercredi que la grève serait trop coûteuse, mais que le gouvernement ne pouvait pas augmenter les salaires de manière disproportionnée par rapport au potentiel financier du pays. Sami al-Tahiri, secrétaire général adjoint du Syndicat du travail, a déclaré que "le gouvernement a été soumis aux dictées du FMI et a choisi la solution défavorable qui consiste à s'affronter aux travailleurs".
L'économie tunisienne a connu une grave crise depuis le renversement de l'ancien président Zine El Abidine Ben Ali en 2011, le chômage et l'inflation ayant atteint des niveaux catastrophiques, le fait qui a poussé le peuple et la société civile à bouger pour changer la situation dérisoire. Le gouvernement cible à faire réduire les salaires du secteur public à 12,5% du PIB en 2020, contre 15,5% actuellement, ce qui en fait l'un des taux les plus élevés au monde en terme de PIB selon le Fonds monétaire international.
La masse salariale du secteur public a doublé pour atteindre environ 16 milliards de dinars (5,5 milliards de dollars) en 2018, contre 7,6 milliards de dinars en 2010. Hafiz Hafiz, sous-secrétaire général de l'Union générale tunisienne du Travail, a déclaré mardi soir que les négociations avaient échoué même si le groupe syndical avait fait des concessions, en accusant le gouvernement pour cet échec.