Emmanuel Macron a lancé officiellement ce mardi, le Grand débat national voulu en réponse à la crise des Gilets jaunes. L'objectif attendu par le Chef de l'Etat est de remettre en marche son quinquennat pour ainsi répondre aux différentes "fractures" françaises. Théâtre de cette première des dix rencontres prévues jusqu'au 15 mars, le gymnase de Grand Bourgtheroulde (Eure) où près de 600 maires ont fait face à près de 7 heures d'échange-marathon. Une quarantaine de questions s'enchaînent sur des sujets divers et variés comme la justice fiscale, les radars automatiques, les déserts médicaux, les fermetures d'écoles, etc...

définissant ainsi le mal des campagnes pointé par les élus et accentuant l'isolement qu'ils rencontrent face au pouvoir central...

Un Président offensif et déterminé

C'est sans ciller qu'Emmanuel Macron écoute le élus normands présents se laissant à quelques complicités avec Sébastien Lecornu, Ministre en Charge des Collectivités Territoriales et maître de cérémonie de ce Grand débat. Se dressant au centre du gymnase, Emmanuel Macron dénonce la responsabilité de son prédécesseur, François Hollande, notamment sur la baisse de la dotation globale de fonctionnement. Cette baisse a eu un impact négatif sur le budget des communes. C'est un Président offensif qui défend son programme économique par des démonstrations chiffrées se laissant à quelques écarts de langage notamment sur l'ISF déclarant "Ce n'est pas un tabou pour moi ni un totem.

Mais il ne faut pas se raconter des craques : c'est pas parce qu'on rétablira l'ISF que les Gilets jaunes iront mieux. C'est de la pipe".

Des aménagements à considérer

Le Président apparaît plus souple sur quelques sujets touchant son auditoire, promettant de revoir la réforme sur les passeports et carte d'identité mettant ainsi en avant son pragmatisme que beaucoup d'élus lui mettent en défaut aujourd'hui.

Poursuivant, il promet un réaménagement de la loi NOTRe concernant la nouvelle organisation des territoires, réforme qui avait chamboulé les compétences des collectivités locales. Enfin, la jugeant impopulaire mais courageuse, il admet des aménagements sur la loi abaissant la vitesse à 80 km/h. A la sortie des ces deux mois de crise Emmanuel Macron souhaite clairement reprendre la main et relancer son quinquennat par ce débat qui semble boudé par une majorité de Français.