Emmanuel Macron a sonné dimanche soir l'ouverture du "grand débat national" qu'il place depuis plusieurs semaines en principale réponse à la crise des "gilets jaunes". Le chef de l'Etat en a jeté les bases dans sa lettre adressée aux Français, même si, à quelques heures des premiers échanges, un certain nombre de points restent encore à éclaircir.

Il faut dire que, pour Emmanuel Macron, l'événement est appelé à véritablement occuper l'espace politico-médiatique durant les deux prochains mois ! Et si beaucoup d'élus peinent encore à connaître réellement la forme concrète que prendront les débats sur le terrain, nombreux sont ceux qui manifestent déjà un certain intérêt pour un exercice totalement inédit en France.

Comment ça s'organise ?

En tout cas, pour les détails dévoilés ce lundi par l'exécutif au sujet des modalités du débat, des kits pour l'animation des discussions ont été envoyés à chaque communauté de communes française ! Des outils qui devraient permettre à chaque organisateur de débat, qu'il soit maire ou autre de disposer d'outils personnalisés donnant une vraie base d'échanges entre les différents intervenants.

Edouard Philippe a également annoncé la mise en place d'un conseil de sages. Des référents indépendants du gouvernement qui auront la charge d'assurer le recueillement transparent des avis exprimés par les citoyens, pour les remettre à l'exécutif qui devra en tirer les conclusions.

De leur côté, le ministre en charge des Collectivités territoriales Sébastien Lecornu assurera la liaison avec les maires, tandis qu'Emmanuelle Wargon s'occupera de la logistique.

Des questions en suspens

Pour ce qui est du fond des discussions, le président de la République a fait poindre dans sa lettre un cadre de réflexion, même s'il assure qu'aucune question ne sera interdite !

Des lignes rouges au passage pour ceux qui seraient tenter de rejouer à cet occasion le match des élections présidentielles : pas de référendum donc contre la politique mise en route depuis le début de son mandat.

Des inquiétudes restent toutefois palpables sur la manière dont les propositions sorties du terrain trouveront un écho auprès d'Emmanuel Macron et du gouvernement.

Invités à participer pleinement aux débats, les "gilets jaunes" manifestent quant à eux leur méfiance vis-à-vis de l'exécutif, avec pour seule certitude cette promesse du chef de l'Etat qu'il rendra compte directement aux Français au plus tard dans le mois suivant la fin du débat en mi-mars.