En réunion vendredi dernier avec le gouvernement à l'occasion du premier Conseil des ministres de l'année 2019, Emmanuel Macron a appelé ses troupes à se mobiliser plus que jamais pour la poursuite des réformes entamées en 2017. Objectif affiché, apporter de manière plus concrète des réponses aux besoins exprimés chaque jour par les Français.
Il faut dire qu'on n'aura pas vraiment connu beaucoup de fins d'année aussi tendues pour un gouvernement sous la Ve république. Malgré un très net tassement durant la période de fêtes, les mobilisations autour du mouvement des "gilets jaunes" se succèdent, et l'exécutif peine toujours autant à trouver une formule suffisamment consensuelle pour apaiser et relancer la machine.
Comme le notait un secrétaire d'Etat, il faut désormais espérer que les vacances leur auront fait du bien. Le retour au travail vendredi s'est en tout cas voulu dans une ambiance plus détendue qu'au dernier séminaire de 2018, avec une réception à la place Beauvau suivie de la traditionnelle séance de travail hebdomadaire à l'Elysée où les chantiers lourds de 2019 n'ont pas été abordés.
Une méthode de travail à réinventer
Pour ce premier rendez-vous sous forme de reprise en main face à des "gilets jaunes" qui ne faiblissent pas, Emmanuel Macron a notamment enjoint ses troupes à rester dans la "cohérence", tout en poursuivant l'impératif de "réforme" indispensable aux Français. Une remise à plat des méthodes de travail a donc été actée, afin de rendre l'action publique plus "directe" et "concrète".
Le président de la République estime en effet que l'exécutif a un peu trop surfé avec les habitudes du passé, et qu'il est désormais question de bousculer les codes à la manière de ce qui l'avait conduit au palais de l'Elysée en mai 2017. Fidèle de la première heure, Benjamin Griveaux résumait d'ailleurs que le gouvernement devra sans doute aller encore plus loin dans le changement, et être encore plus radical dans ses méthodes, sa façon de faire, ainsi que dans son style.
Grand chamboulement annoncé à l'Elysée
Mis à mal par une mobilisation relativement soutenue par les Français, Emmanuel Macron ne cache ainsi plus son envie d'effectuer un vaste remaniement dans les services de l'Elysée jugés trop mous depuis le début de la crise. Après le départ annoncé de son conseiller en communication Sylvain Fort, la voie est désormais ouverte à un grand ménage de la part du chef de l'Etat.
Mais au-delà des personnes, Emmanuel Macron sait qu'il devra apporter une réponse politique satisfaisante dans les prochains mois. Bien sûr, si le choix a été fait de reporter à mercredi les discussions sur les dossiers chauds, la question du débat national et de la révision institutionnelle sera au centre du jeu. Et le président de la République envisagerait même de soumettre les Français à un référendum à choix multiples à l'occasion des européennes.