Ça y est, c’est voté, l’ISF va bientôt disparaître en France. L’impôt de solidarité sur la fortune va être remplacé par un impôt exclusivement centré sur l’immobilier, l’IFI. Mais concrètement, qu’est-ce que cela implique ?
Vendredi, l’Assemblée nationale a voté pour la suppression de l’ISF. A seulement 77 voix contre 19, les députés ont ainsi enterré l’impôt de solidarité sur la fortune pour le remplacer par un impôt sur l’immobilier, l’IFI.
Concrètement qu’est-ce que cela signifie ? Comme le révèle France 3, 65% de la fortune des grandes fortunes de France reposent sur leurs placements bancaires (actions, obligations etc).
En revanche, les Français moyens soumis à cet impôt sont plus souvent propriétaires de plusieurs biens immobiliers (notamment suite à un héritage) ou, dans le cas des agriculteurs, de terrains qui valent une fortune suite à la flambée des prix de l’immobilier.
L'IFI, une injustice sociale ?
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle tous les groupes de gauche de l’Assemblée sont opposés à ce texte. Clémentine Autain, députée de la France Insoumise, s’est insurgée sur France Info de cette “redistribution pour les riches”. Elle rappelle en effet que “pour 1 000 grands contribuables [...] on dégage 400 millions d’euros”. Cet argent serait en vérité récupérer dans les économies faites par le gouvernement en retirant cinq euros d’APL, les deux euros du forfait hospitalier ou encore la suppression des contrats aidés.
Sur France 3, on souligne par ailleurs que les Français qui resteront donc soumis à cet impôt sur la fortune immobilière, les taxes vont être difficile à prendre en charge. En effet, un Français sur cinq concerné toucherait moins de 51 000 euros par an. 16 000 d’entre eux gagneraient même moins de 18 700 euros par an. Ce sont donc majoritairement des Français de la classe moyenne qui n'ont pas forcément les moyens financiers de payer cette nouvelle taxe qui devront payer la facture.
On constate donc que cet impôt ne concerne plus du tout les riches, mais seulement les Français qui possèdent un ou plusieurs bien immobiliers de valeurs.
A droite, on est perplexe
La droite est, depuis plusieurs années, favorable à cette mesure. Elle se félicite ainsi que le président tienne son engagement de campagne avec la suppression de l’ISF.
Cependant, pour certains, il y a un loup. En effet, certains élus LR ont rappelé que la suppression de l’ISF a toujours été une promesse de la droite. Sur Europe 1, l’un d’entre eux accuse ainsi le gouvernement de vouloir étouffer l’offre politique de la droite, et ainsi s’approprier leurs voix.