Donald Trump est un président moderne qui sait vivre avec son temps. Le président américain a pour habitude de communiquer avec le monde via les réseaux sociaux, en particulier Twitter. Hier, ce n'est pas une énième provocation adressée à son ennemi juré Kim Jong-un que l'ex-homme d'affaire a publié, mais bel et bien un tweet d'une valeur historique inestimable aux yeux de nombreux américains. En effet, Donald Trump vient d'annoncer l'autorisation de la publication des derniers documents concernant la mort de John Fitzgerald Kennedy.
Le tweet de Donald Trump
C'est hier, samedi 21 octobre à 14h35 (heure française) exactement, que le chef d'Etat américain fait une annonce surprenante via son compte Twitter.
Donald Trump déclare : "Sous réserve de la réception d’informations complémentaires, je vais autoriser, en tant que Président, la publication des fichiers JFK longtemps restés secrets et classés."
Subject to the receipt of further information, I will be allowing, as President, the long blocked and classified JFK FILES to be opened.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 21 octobre 2017
Ces documents sont tenus sous scellés jusqu'à la date butoir du 26 octobre 2017. Toutefois, le président américain pourrait bloquer certains textes "sensibles" pour des raisons de sécurité nationale. En prônant la transparence, Trump veut également répondre aux théoriciens du complot qui pensent toujours que les agences américaines ou des puissances étrangères auraient eu un rôle dans l'assassinat de son lointain prédécesseur.
Le président américain peut encore se réserver de tenir certains documents secrets pour des questions de sécurité comme l'indique un responsable de la Maison Blanche : "Donald Trump estime que ces documents devraient être accessibles par souci de transparence, sauf si les services de renseignement ne fournissent une justification convaincante liée à la sécurité nationale"
La fin d'une théorie du complot ?
Cinquante-quatre ans après la mort de JFK, 61% des américains pensent toujours que Lee Harvey Oswald n'a pas agi seul ce 22 novembre 1963 à Dallas (Texas).
Et c'est le réalisateur américain Oliver Stone qui avait mis cette théorie en exergue dans son film intitulé simplement "JFK" en 1991, où Jim Garrison (interprété par Kevin Costner), le procureur de La Nouvelle-Orléans, remet en cause les conclusions du rapport de la Commission Warren, et dirige son enquête vers un éventuel complot.
Depuis des décennies, des théories alternatives ne cessent d'alimenter cette événement tragique qui fascine les Etats-Unis et le monde entier, comme le fait que le tireur ait lui-même été assassiné deux jours après son arrestation ou les conclusions controversées de la Commission d'enquête présidentielle Warren.
Ce film qui se base à la fois sur le livre de Jim Garrison, mais également sur les investigations de le journaliste américain Jim Marrs, avait relancé les spéculations. Face au débat public, une loi signée en 1992 avait ordonné la publication de tous les documents qui concernaient l'enquête. Mais une partie a été conservée sous scellés jusqu'à la date limite du 26 octobre 2017.
Que contiennent ces documents ?
Ces dossiers non-divulgués contiennent des informations sur un mystérieux voyage au Mexique entrepris par Lee Harvey Oswald quelques semaines avant l'assassinat de J.F. Kennedy. Lors de ce séjour, "l'auteur du crime" aurait évoqué son projet d'éliminer le président américain. Elles viseraient également les irrégularités des agences de renseignements dans leur enquête.
La publication des ces documents archivés (3 100 archives classées secret défense non-divulguées contre 30 000 déjà dévoilées) permettrait d'éclaircir cette sombre affaire d'assassinat. Mais pour les médias américains, ce "cauchemar logistique" pourrait tourner au fiasco. La mise à disposition simultanée de milliers de documents sans la moindre explications alimenteraient très certainement des conclusions hâtives et sans véritables fondements.