Le gouvernement d'Edouard Philippe l'avait promis : la ZAD de Notre-Dame-des-Landes devra être évacuée d'ici à la fin de la trêve hivernale, c'est-à-dire le 30 mars. Mais face à l'entêtement des zadistes, le gouvernement a dû faire intervenir les forces de l'ordre. Des affrontements ont eu lieu ce lundi 9 avril. D'après Ouest-France, un policier a été blessé et un zadiste interpellé.

Une situation à haut risque pour les forces de l'ordre

La situation ne devrait pas empirer selon un représentant des forces de l'ordre cité par Ouest-France. Ce lundi 9 mars, les forces de l'ordre ont investi la ZAD de Notre-Dames-des-Landes afin de forcer l'évacuation du site.

Des heurts apparemment isolés se sont alors déclarés. Les forces de l'ordre ont dû démanteler les barricades sous des jets de projectiles et des tirs de fusées auxquels ils ont répliqué avec des gaz lacrymogènes et des tirs de projectiles.

D'après France Info, un important dispositif a été mis en place par les forces de l'ordre pour cette opération à risque. Près de 2 500 militaires de la gendarmerie nationale sont dépêchés sur place pour reprendre le contrôle sur la route 281, lieu symbolique de la révolte des zadistes. L'opération a débuté tôt ce lundi 9 mars, vers 3h30 du matin. Pour riposter, les zadistes ont élevé des barricades. L'AFP a recueilli le témoignage d'une jeune femme qui appelle ses camarades à maintenir la révolte.

De son côté, le gouvernement, par la voix du ministère de l'Intérieur, explique ne mettre qu'en application une décision de justice qui vise à expulser les éléments "les plus radicaux". Cependant, ce terme peut prêter à confusion. Le gouvernement entend rétablir l'ordre en expulsant les occupants qui n'ont pas déclaré leur présence pour développer de nouveaux projets agricoles.

Soit la quasi totalité des personnes sur place, les zadistes ayant opté pour une gestion collective du territoire.

Mais le gouvernement souhaite rester ferme. Gérard Collomb a d'ores et déjà annoncé sur Europe 1 que l'opération durerait tant qu'il y en aurait besoin, affirmant que la situation était contenue.

Rappels historiques

Les zadistes s'opposent à la construction d'un nouvel aéroport sur la zone de Notre-Dame-des-Landes afin de protéger notamment les espaces agricoles. Le projet est né il y a cinquante ans, quand il est apparu que l'aéroport de Nantes, tout près, n'était pas suffisamment grand pour accueillir le flux des vols et des passagers.

En 2016, un référendum a été soumis au vote des habitants de Loire-Atlantique. Le oui l'a emporté avec plus de 55% des voix. Les écologistes ont tout de suite dénoncé un référendum illégitime selon Le Monde. Cependant, face au blocage des zadistes, le projet est resté dans les cartons. Jusqu'à ce que le gouvernement d'Edouard Philippe décide de l'abandonner définitivement.

En janvier dernier, le Premier ministre a réclamé l'évacuation du site avant la fin de la trêve hivernale. Celle-ci a pris fin il y a une semaine, d'où le recours à la force pour évacuer les derniers zadistes présents sur place.