Lundi, la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris ouvrait les échanges sur l'affaire Balkany. Du nom du maire LR de Levallois-Perret, le dossier porte sur des soupçons de "fraude fiscale", de "blanchiment de fraude fiscale", mais aussi de "corruption passive" et de "blanchiment de corruption" : Des éléments qui pourraient valoir au couple d'élus jusqu'à dix ans d'emprisonnement.

Lors de sa plaidoirie, ce jeudi 16 mai, l'un des procureurs du parquet national financier a notamment requis contre Patrick Balkany 4 bonnes années d'incarcération, avec mandat de dépôt.

Pour ce qui est de sa femme Isabelle, ce sont quatre ans dont deux ferme qui ont été réclamés, alors que celle-ci a tenté de mettre fin à ses jours le 1er mai face à la pression médiatique. Tous les deux sont en plus sous la menace de dix années d'inéligibilité et d'interdiction formelle d'être associés à la gestion ou l'administration d'une société.

Un vibrant réquisitoire pour "fraude fiscale"

Bien entendu, toutes ces réquisitions entrent dans le cadre exclusif des accusations de "fraude fiscale" comptant comme l'un des principaux volets qui les ont amenés à ce procès dans la capitale. Dans le détail, le couple Balkany est actuellement poursuivi pour avoir dissimulé aux yeux du fisc une part non négligeable de l'impôt sur la fortune dont ils étaient redevables envers l'Etat, mais aussi pour avoir sous-estimé leurs revenus dans la période allant de 2009 à 2014 : la somme totale due étant évaluée à 4 millions d'euros.

Les faits ne leur ont, de toute évidence, pas vraiment attiré la sympathie du parquet national financier qui s'est voulu très sévère dans la conduite du dossier. Le procureur Arnaud de Laguiche reprendra même une phrase prononcée par l'ancien député des Hauts-de-Seine en 2013, et dans laquelle il assurait être l'homme le plus honnête du monde.

Un véritable jeu de dupes pour celui qui n'a pas manqué de l'attaquer violemment en le traitant de "grand fraudeur fiscal", alors que, de son prisme, un élu se doit d'être irréprochable.

L'épouse Balkany ménagée

A noter tout de même, les procureurs n'ont repris aucun mandat de dépôt vis-à-vis d'Isabelle Balkany, l'épouse du maire et première adjointe de la commune de Levallois-Perret.

Le parquet note sa volonté de prendre en compte la fragilité physique, mais aussi psychologique de la prévenue. Celle-ci pourra faire valoir la nécessité d'un aménagement de sa peine, dans le cas où elle est déclarée coupable. Un lot de consolation non négligeable, alors qu'elle n'avait pas manqué de dénoncer une instruction extrêmement à charge.

Dans la mesure où le tribunal venait à suivre les réquisitions du parquet, Patrick Balkany se verrait immédiatement incarcéré à la lecture du jugement attendu le 13 septembre prochain. Pour l'heure, ce premier procès Balkany, sur la fraude fiscale, est à présent terminé. Le second débute la semaine prochaine et devrait aller jusqu'au 20 juin. Il portera sur les accusations de corruptions et de blanchiments qui peuvent valoir au couple d'édiles dix ans d'emprisonnement : autant dire que les débats s'annoncent déjà très tendus.