"Star wars Han solo", un épisode de la saga sortira en mai 2018. Lors de la présentation du projet Mégarama, à Givors, les officiels avaient annoncé l'ouverture du multiplexe, probablement à cette date. Depuis, le projet a lui aussi entamé une saga. Après 18 ans d'hibernation, "Cinéma, le retour". Au printemps 2016, "Il est né le divin enfant", les petits plats étant mis dans les grands, pour une annonce au théâtre de la ville. Novembre 2016 "Je t'aime moi non plus" via un veto de la Commission Nationale d'Aménagement Cinématographique (CNAC). Laquelle a reçu favorablement le recours des cinémas des environs n'ayant pas vraiment envie de voir fondre la fréquentation de leurs établissements, et de licencier, pour Brignais (CGR) du personnel.

Martial Passi, maire de Givors et ses élus de la majorité passaient alors à l'Empire contre-attaque. Plutôt que faire un forcing perdu d'avance, un nouveau projet, annoncé comme tout beau, tout neuf, est présenté. Et de lancer, dans la foulée l'opération "Papy fait de la résistance". Un peu comme le couple Flacher, propriétaire du cinéma de trois salles en plein centre-ville, résiste depuis si longtemps. Des prêches réguliers dans le désert. La Municipalité ne veut pas entendre parler d'une réhabilitation de cet équipement, qui semblerait pourtant correspondre à la faible boulimie cinéphile des Givordins. Un couple qui exploite depuis 2011 une coquille vide. Mais une coquille qui existe. Sauf que la Ville a un autre projet: la démolition.

Et s'il s'agissait d'un projet du Grand Lyon ? Sans doute Givors trouverait un ou deux élus locaux pour s'y opposer. A condition bien sûr de croire à la viabilité de la renaissance du Paris. Henri Flacher en était sûr, on le lui avait dit: "en février il y aurait une réponse. Et qui plus est, favorable à l'arrivée du Mégarama, nouvelle mouture".

En fait, le nouveau dossier est encore sur un bureau rhodanien de la Préfecture et ne devrait pas passer avant avril à la CDAC, échelon départemental du parcours administratif. Ce n'est pas tant rater Stars wars Han solo qui énerve les habitants. C'est plutôt qu'ils ne comprennent pas que tant d'actions, banderoles omniprésentes en ville, tracts, pétitions, articles dans la presse municipale et régionale, badges...

ne semblent pas porter leurs fruits. Habitués à vivre sans cinéma depuis 1998, les Givordins, dans l'ensemble, s'en sont toutefois faits une raison. Depuis le 11 janvier, seules 63 signatures nouvelles ont ainsi été enregistrées sur le site dédié. Pendant ce temps, LUCI, l'Usine Cinéma, association de cinéphiles, fondée en 2015, poursuit ses activités. Et notamment le fonctionnement d'un ciné-club, "seule solution légale pour diffuser des films en public...". Dans une lettre ouverte aux Givordins, Elise Salera et ses amis expliquent oeuvrer aussi "... pour la création d'un lieu culturel cinématographique pérenne...". Suite à l'annonce de l'implantation d'un Mégarama, elles avaient "... refusé la proposition de la Ville de participer à ce projet de multiplex qui n'est pas en accord avec les valeurs que nous défendons...".

L'association Luci a refusé la proposition de la Municipalité

Luci explique approuver "... la décision de la CNAC, motivée par le manque de qualité du projet...". L'association propose l'organisation d'une table ronde avec tous les acteurs, continue de rencontrer les propriétaires de salles indépendantes. Mais elle a, aussi, sollicité le couple Flacher "... pour connaître leur position quant à une réouverture de leur cinéma...".

Le plan B a t'il vraiment été étudié ?

Et résume ainsi sa position "... Ouvrons un cinéma à Givors" quand le maire estime que "Givors mérite un cinéma". Un vrai chiffrage d'une réouverture du cinéma Le Paris permettrait peut-être de savoir si le projet est viable ou non. Et qui pourrait l'initier. Il aurait pour le moins l'avantage de montrer à tous que le plan B a été étudié.