« Le Togo sera davantage béni et prospère si l'Assemblée Nationale Togolaise arrive à voter une loi qui punit sévèrement cette ignominieuse pratique ! »

Ce sont les recommandations du « Mouvement Martin Luther KING », une association officiellement reconnue par l'état togolais et dirigée par un certain Edoh Komi, pasteur de formation, définit comme un « activiste de la société civile au premier plan de la défense des droits humains », mais qui appelle son gouvernement à : « combattre et réprimer l'homosexualité de la manière la plus rigoureuse possible. ». 


Également désigné par TV5 Afrique comme l'une des personnalités africaines de l'année 2014, Edoh Komi s'était pourtant donné pour mission, à la création de son mouvement en 2005, de « défendre, protéger et d'œuvrer pour les droits des opprimés... ».

« L'homosexualité est une tare, une perversité de la société moderne... un crime contre Dieu et une atteinte à la dignité humaine. »

Le pasteur insiste donc sur l'urgence du fléau, aux conséquences « tragiques et indescriptibles », qui se propage pour embraser toute la société. De plus, il réclame de l'Assemblée Nationale togolaise une législation ferme et claire. 

Dans un communiqué, Edoh Komi suggère donc l'extension d'un article du Code Pénal, pour condamner lourdement et sans indulgence « les individus qui se livrent à cette immoralité sexuelle », ainsi que tous les autres qui contribuent à sa promotion ou, rapprochement toujours aussi douteux, à son « exploitation financière ». 

Considéré comme un « acte impudique » ou « contre nature », plus de 89% des Togolais rejettent déjà l'homosexualité, indique un sondage réalisé par l'institut Afrobaromètre et rendu publique ce mardi par le Centre de recherche CROP : « Ils ne voudraient surtout pas d'un voisin homosexuel ».

Une homophobie bien visible et palpable, mais des résultats qui démontrent également qu'au Togo, les personnes vivant avec le VIH/Sida sont tout autant stigmatisées, indépendamment du milieu de résidence, du genre, de l'âge, du niveau d'instruction ou de la religion, comme le souligne Hervé Akinocho, responsable du CROP, qui préconise un « programme de sensibilisation », surtout auprès des habitants des campagnes.