Quartiers populaires, zones sensibles, quartiers défavorisés, ghettos... Autant de termes négatifs qu'on trouve dans les journaux et dans les médias constamment assimilés au mot "banlieue". Mais savons-nous vraiment ce que c'est ?

La banlieue : un espace à problème ?

En France, la banlieue est communément considérée, à tort, comme un lieu où se réunissent toutes formes d'inégalités, d'injustices sociales, voire de violences. En réalité, la banlieue est avant tout un ensemble de communes périphériques à la ville-centre d'une agglomération. Certes, il existe des banlieues délaissées et en crise, mais on oublie facilement que certaines banlieues sont des pôles qui regroupent toutes les classes sociales et qu'il existe même des banlieues riches qui ne se constituent que de classes aisées. Le quartier populaire n'est qu'une partie de la banlieue sans cesse stigmatisée par les médias qui extrapolent les grands ensembles où habitent beaucoup de pauvres, d'immigrés et de chômeurs. C'est à croire que le quartier bourgeois n'existe pas.

Relativiser la "crise des banlieues"

Il y a, dans les Zones Urbaines Sensibles (ZUS), beaucoup de problèmes sociaux, ce qui explique leur assimilation à des zones défavorisées qui regroupent une forte proportion de populations immigrées, de chômeurs, de jeunes sans qualifications et de ménage ayant beaucoup d'enfants. La délinquance et les incivilités présentes dans ces quartiers sont l'aspect le plus médiatisé, alors que les centres-villes sont souvent plus touchés que les périphéries. La surreprésentation de l'échec scolaire s'explique par une forte proportion de jeunes. C'est ainsi que le terme de "quartier" devient synonyme de problèmes sociaux et culturels. 


Il suffit de penser à Neuilly-sur-Seine (dont vous avez tous forcément entendu parler) avec son grand quartier d'affaires et ses sièges sociaux pour se rendre compte que la banlieue n'est pas qu'un lieu pauvre et dangereux que l'on montre du doigt à travers les journaux, la télévision et la radio.


Quand pour penser "banlieue" on pense "ghetto", on ne fait que se réduire à un aspect éloigné de la réalité et qui ne représente pas la multiplicité des modes de vies. La banlieue n'est pas synonyme d'exclusion, de délinquance, de violence et d'injustice.


Comme disait Hervé Vieillard-Baron dans Les Banlieues françaises ou le ghetto impossible : "Intervalle pour le moins méconnu, la banlieue sensible, c'est d'abord l'espace d'hommes et de femmes d'intelligence et d'utopie, d'hommes et de femmes de chair et d'os qui aspirent à habiter, à travailler, à aimer, à rire et à pleurer ; d'hommes et de femmes qui demandent simplement à vivre dignes." À méditer.