D’après l’organisme mondial de la santé (OMS), la dépression touche 350 millions de personnes dans le monde. Faut-il en conclure que la société va mal ? On pourrait le croire… L’INPES (institut national de prévention et d’éducation pour la santé) fait d’ailleurs cette estimation en 2005 : 19% des Français âgés de 15 à 75 ans ont vécu ou vivront une dépression au cours de leur vie. Autant dire que la France nage en plein mal-être. Angoisse, stress, déprime, désespoir, solitude, mal-être au travail… Les symptômes et les causes sont multiples et, si les femmes sont deux fois plus touchées que les hommes, tous les âges sont concernés.
On s’inquiète de fait de ce que les adolescents sont aujourd’hui particulièrement stressés et angoissés. Non seulement la société va mal mais elle créerait elle-même ce mal-être ! Le psychiatre Christophe André parle ainsi de « société psychotoxique ». D’après lui, à force de mettre en avant la réussite personnelle, on stigmatise ceux qui ne s’accomplissent pas sur tous les plans. Tout le monde, donc ! Comment rester positif dans un tel contexte ?
La pensée positive et le développement personnel : l’essor du marché du bien-être
Outre un climat tendu – peur de la guerre, du chômage, de la misère, de l’exclusion… –, on met souvent en cause les réseaux dits « sociaux ». Malgré l’accumulation d’ « amis » sur son profil Facebook, de « followers » sur Twitter ou encore d’ « abonnés » à sa chaîne Youtube, on se sent de plus en plus isolé.
Alors, Internet, vecteur de mal-être ?
Comme souvent, la réponse à cette question n’a rien d’évident. Car, si les réseaux sociaux procurent bien l’illusion d’un lien social, ils contribuent également au développement et à la diffusion des solutions proposées pour combattre cet isolement et cette dévalorisation. Vous avez probablement entendu parler du « Do It Yourself », autrement dit, le « fait-main ».
En réalisant soi-même de petits objets, on renoue avec l’auto-satisfaction. On garde même une preuve concrète de ce que l’on a réussi. Mais le développement personnel se décline de bien des manières ! Gymnastique douce et méditation en sont des exemples ; art-thérapie et tricot en sont d’autres.
On ne se mesure plus par ce que l’on possède mais par ce que l’on devient.
De quoi générer tout un business ! De nouveaux métiers ont même vu le jour. Si certains s’improvisent « coach mental », d'autres le deviennent par la voie universitaire.
Place donc au travail sur soi. Or ce travail est long et peut parfois paraître pénible. Les professionnels proposent alors de se concentrer chaque jour sur une pensée positive. Et certains Youtubeurs se consacrent d’ailleurs à générer cette pensée positive, allant jusqu'à faire danser les gens dans Paris.