L’univers de J.R.R Tolkien fascine depuis toujours, il existe une vraie communauté autour de ses créations. En 2012, la fameuse trilogie littéraire a été retraduite par Daniel Lauzon. Pourquoi ? Car l’ancienne, effectuée par Francis Ledoux entre 1972 et 1973, comportait certaines erreurs dues à un manque de temps et d’information à l’époque. Pourquoi on en parle maintenant ? Cette année, nous fêtons les 50 ans de la maison d’édition Christian Bourgois, premier éditeur des oeuvres de Tolkien. Outre cette date d’anniversaire, on ne cessera jamais de parler de Tolkien et du Seigneur des Anneaux.

C’est un univers qui fascine, un monde entier avec ses mythologies, ses langues et ses races qui est sorti de l’imagination d’un seul homme. Sans compter l’adaptation cinématographique de Peter Jackson, fan de la première heure, qui a magnifiquement réussi le pari de porter à l’écran les aventures de Frodo - un peu moins celles de Bilbo.

Les débuts du nouveau traducteur du Seigneur des Anneaux

Daniel Lauzon, québécois de 37 ans, est un fan de l’univers du Seigneur des Anneaux depuis son adolescence. Il a commencé à parler de cette passion et de la Traduction des oeuvres de Tolkien sur son site internet Elostirion, lancé en 2000. Alors lieu de discussion entre les insatisfaits de la première traduction, ce site marque les débuts de la nouvelle.

Admettant l'importance de ce qu'il a pu y lire et des débats qui y ont été faits, Daniel Lauzon a ensuite été contacté par Vincent Ferré pour la révision du Seigneur des Anneaux.

Traduire le Seigneur des Anneaux est un travail titanesque. Dur de trouver quelqu’un prêt à se lancer dans cette aventure ! Il fallait retravailler les subtilités que Ledoux, en une année seulement de traduction, n’avait pas eu le temps d’approfondir.

Dans cette nouvelle version, de nouveaux noms, puisqu’il était impossible de reprendre ceux inventés par Ledoux lorsqu’il ne faisait pas de traductions littérales. « Une contrainte qui a été un tremplin », explique Daniel Lauzon à l’audience de la librairie Mollat. Il a fallu réinvestir certains écrits de Tolkien, notamment un guide de traduction pour les noms rédigé par l'auteur.

Exemple de ce qui a pu être changé : le cheval de Gandalf qui avait été traduit « Gris-Poil » par Ledoux, est devenu « Scadufax » : utilisation ici du vieil anglais plus proche de la manière de parler du Rohan, d'où vient l'animal.

Le travail du langage dans les récits de Tolkien

La nouvelle traduction peut paraitre étrange pour ceux qui ont grandi avec le Seigneur des Anneaux. Même les films en version française utilisent les mots de Ledoux. Cependant, aujourd’hui le texte français est beaucoup plus proche de l'orignal, du travail précis que Tolkien effectuait sur la manière de parler de ses personnages. Il créait autour des peuples qu'il inventait un véritable univers linguistique. Pour la description de ses paysages, point de lien avec la Nouvelle-Zélande : Tolkien s'est inspiré de la campagne anglaise pour inventer La Comté, retraduite Le Comté.

Si vous êtes de ces personnes qui sautez les chansons et les poèmes en lisant Le Seigneur des Anneaux : retournez à vos livres ! Ce sont des oeuvres à part entières, caractéristiques du génie de Tolkien, qui s'inspirait de « la poésie épique anglo-saxone » précise Lauzon. Ces derniers ont donc été particulièrement travaillés dans la nouvelle traduction.

En résumé, comment traduire des livres qui comportent autant d’inventions, de néologismes, de subtilités ? Un travail sur lequel on pourrait s’étendre longtemps tant il est divers. Recherches, inventions, lectures et encore lectures des originaux… Vous pensez toujours que traducteur est un métier facile ?