Dimanche 25 décembre 2016, à Paris, l’association Droit Au Logement, a célébré son traditionnel arbre de Noël annuel. Elle exige la réquisition des Logements vides par un ordre de réquisition interpellant la secrétaire d’Etat au logement Mme Emmanuelle Cosse. A ce jour en France 3,8 millions de personnes sont privées d’un logement digne et décent. A Paris, 100000 logements sont inoccupés, en Ile De France 300000.
Solidaires face à la précarité
Ce rassemblement autour de l’arbre de Noël a permis aux personnes en précarité par rapport à la problématique de témoigner de leurs épreuves.
Les situations difficiles sont communes au plus grand nombre. Aussi Lamine évoque son histoire « Je suis sans logement, en grande précarité. Je dors dehors. C’est dangereux parce qu’il fait froid. Parfois je dors dans des parcs la nuit. On avait réquisitionné un [bâtiment] mais au bout de trois jours les policiers nous ont sortis. Depuis la situation n’a pas évolué. Je n’ai pas de papiers. Uniquement le récépissé de ma demande de droit d’Asile. Le DAL a surtout était là dans la rue pour m’orienter. Vers le 115 tout d’abord à mon arrivée en France. Puis pour aider à monter le dossier DALO». Lamine a la trentaine, est africain, de taille grande. Un peu plus loin, sur l’esplanade des Invalides à l’entrée de la rue Saint Dominique où Emmanuelle Cosse a ses bureaux, se tient le regard un peu baissé, un homme au chapeau vert, il est habillé de couleurs sombres.
Son âge avoisine les 60 ans. Lui aussi son histoire est classique « J’ai perdu mon logement parce que j’ai divorcé » divulgue-t-il. « J’ai passé 3 jours dans un CHU ( Centre d’Hébergement d’Urgence). Maintenant je suis hébergé chez des amis. Je ne peux pas faire autrement à mon âge ». Alexandrine témoigne des conditions déplorables auxquelles peuvent être contraintes de nombreuses familles vivant dans des logements insalubres.
« J’ai fait ma demande DALO en 2007. J’ai trois enfants. Le plus vieux a 20 ans. Il étudie la sociologie. Mon logement est insalubre et fait 30 mètres carrés. L’humidité coule le long des murs. Parce qu’il n’y a pas d’aération. Moi et mes enfants on tombe toujours malade. La mairie nous a demandés de quitter le logement, le temps de faire des travaux.
On a dû partir à l’hôtel et payer 110 euros par nuitée. Heureusement le CCAS nous a aidés. Mais j’ai dû vendre tous mes meubles. Ca a duré cinq mois. Mon fils a loupé ses partiels. Il a pas réussi à reprendre l’université cette année. Le 21 juin la mairie [nous a sommés ] de retourner à l’appart. Ils ont juste refait l’électricité parce qu’ils avaient peur que l’immeuble s’enflamme. L’humidité a recommencé à couler sur les murs. Le préfet a déjà été condamné à 700 euros d’amendes [ à mon bénéfice] parce qu’il a pas respecté mon Dalo.»
Jean-Baptiste Eyraud porte parole national du DAL prends la parole, pour dénoncer notamment le délitement de la loi dalo. En effet désormais « une personne qui refuse une proposition de logement peut se voir radier du dalo » alors que la loi prévoyait d’offrir au demandeur le choix entre trois propositions.
Il alarme aussi contre les sirènes frontistes nationales dont le programme est « de détruire 1,5 millions de logements HLM pour des question d’esthétique et de supprimer les allocations logement aux étrangers. Les étrangers n’auraient alors plus accès au logement ». Une telle discrimination n’a plus aucun sens, tout à fait inhumaine.
Les enfants bravent les CRS
La violence des CRS barre la rue Saint Dominique. Le supérieur arrive en tenue civile donne finalement l’ordre aux CRS de s’écarter. Ce sont cinq enfants valeureux accompagnés de la Mère Noël et de deux journalistes qui s’avancent dans la rue pour porter la pancarte d'avis de réquisition au secrétariat d'Etat. Finalement la porte d’Emmanuelle Cosse reste sourde. Les enfants représentant des mal-logés et sans logis reviennent après dix minutes d’attente frigorifiant, les enfants ayant traversé le cordon des CRS.