"C'est le Seigneur qui m'a gardé" ! La phrase fait froid dans le dos. Son auteur, Mgr Barbarin, cité par Le Parisien, Aujourd'hui en France de ce dimanche de Noël 2016. Il explique ainsi le fait d'être resté à son poste. L'affirmation choquera sans doute les victimes du père Preynat, soupçonné d'abus sexuels sur de jeunes enfants, dans les années 1980, et que Barbarin a couvert. Une pirouette de plus pour celui qui ferme les yeux ou qui s'auto gracie.
La parole libérée. L'un des combats les plus médiatiques de l'année. L'un des plus durs aussi.
Pour ce qui pourrait être, pourtant, le procès le plus facile. Si ces anciens scouts ne s'en prenaient pas au représentant de Dieu, à Lyon. Dans un pays laïc, dans un pays où la séparation de l'Eglise et de l'Etat est brandie en valeur, religion et politique se rejoignent. Dans la médiocrité. Barbarin jouit d'une impunité. Privilège non dit. Non écrit. Une "garantie" rejoignant celles qui ont permis à l'église d'abriter, en d'autres temps, les pires "salauds" de l'Histoire. Et "soeur" Lagarde protégée par quelle grâce ? Coupable "d'étourderie". Responsable mais pas... punissable, s'empresse de dire la justice pour ne pas vexer le boss du FMI. Barbarin ? Qui, en cette période de Noël se répand dans la presse, dans Le Progrès, journal de la ville de son Ministère, dans Le Parisien...
où il parle de "Message de paix ! Cette paix que recherchent ces "anciens" jeunes et qui devrait passer par la reconnaissance des faits, et la punition de ses auteurs. Pas seulement du père Preynat, jugé vraisemblablement en 2017. Bertrand Virieux, l'un des fondateurs de La parole donnée, avec, entre autres, François Devaux, dit ce matin: "Le cardinal n'est pas au bout de ses peines sur le plan judiciaire, des recours sont possibles".
Soutenu, Barbarin l'est à Lyon par des cathos de la bourgeoisie de Province, parents très souvent, mais indifférents au sort des autres. Une France habituée à cacher les dérives de son église. Vieille tradition qui perdure, même là où le procès de Barbie s'est tenu. A ces victimes d'actes de pédophilie s'ajoute la défiance des Chrétiens ne faisant plus confiance à leur église.
La parole libérée, une incroyable année 2016 !
Au fil des temps les "offices" se sont transformées en groupuscules. La majorité ne se reconnait plus dans une église à double vitesse: celle des puissants et celle des quidams. Similitude encore avec la politique. Barbarin ne tombera pas. Sans doute sera t-il sali au lendemain de ses obsèques ! Ce qui, pour le coup, serait indécent. La parole libérée veut un "adversaire" pour échanger, pour confronter, pour comprendre, pour... pardonner le cas échéant. En toute modestie, Barbarin savonne la planche de Preynat.
Le pape François: "De la compassion pour les enfants victimes...!" Mais pas pour ceux ayant souffert d'actes sexuels ?
"J'ai demandé au Pape François s'il pouvait, pour ce cas gravissime, lever la prescription. Il a accepté, il y a quelques semaines, donc on va pouvoir enfin rendre un jugement canonique" affirme t-il dans Le Parisien, Aujourd'hui en France.
Barbarin qui, pour lui, ne trouve pas de sanctions mais qui n'hésite pas à en demander pour son "frère". "C'est vrai que mon réveil a été tardif" confesse t-il. Si cela ne ressemble pas à du "Largade" ! Même motif... pas de punition. Urbi et orbi. Ce matin un homme a demandé "d'éprouver de la compassion pour les enfants victimes des guerres ou de la misère...". Non, pas un humoriste. C'est le pape François. Des paroles et des actes.
La douleur d'un enfant ne se mesure pas à la "qualité" de l'auteur et c'est ainsi que, cette année 2016, une affaire s'est refermée aussi vite qu'elle s'était ouverte sur le plan médiatique. Pour Flavie Flament, il en est tout autre puisque la "victime" se retrouve aujourd'hui sans son bourreau face à elle. Lenteur de la justice et prescriptions mal ordonnées. Dans son cas le violeur présumé s'est donné la mort. Le remords est également quelque chose de très personnel.