Le 28 décembre 1996, le corps sans vie d'une jeune étudiante de 20 ans est retrouvé par un postier à Blanzy (Saône-et-Loire), dans un chemin forestier. La victime a été sauvagement violée avant de mourir sous les coups de couteau de son agresseur, que l'on estime à plus de 120...
Les disparues de l'A6
Les habitants de la région sont sous le choc, d'autant que ce crime est loin d'être un cas isolé. En effet, plusieurs jeunes filles ont trouvé la mort dans des circonstances similaires depuis 1984, le long de l'autoroute A6, en Saône-et-Loire. D'autres mystérieuses et atroces agressions de ce genre (une douzaine de victimes, âgées de 13 à 23 ans) seront recensées jusqu'en...2005.
Lorsque le corps de Christelle Blétry est retrouvé, les enquêteurs pensent évidemment à un tueur en série. Tout porte à croire que les affaires sont liées, et qu'il n'existe qu'un seul "monstre". Mais le temps passe, et comme dans les autres dossiers, les questions restent sans réponse.
Devant ce manque de résultats et craignant que tous ces crimes ne tombent un jour dans l'oubli, les familles des victimes se regroupent et fondent l'association "Christelle" en 1997. Les parents Blétry vont aussi se tourner vers enquêteurs privés.
L'expertise ADN une nouvelle fois décisive
Et c'est grâce à cette abnégation que, près de 20 ans après les faits, la police va mettre la main sur un certain Pascal Jardin (58 ans).
Arrêté dans les Landes en 2014, où il a refait sa vie, on sait que ce dernier se trouvait dans la région de Blanzy en 1996. Ouvrier agricole et père de famille, il a été condamné pour une tentative d'agression sexuelle en 2004.
Ce sont les expertises ADN qui vont mener la PJ jusqu'à Pascal Jardin. En garde à vue, il passe aux aveux avant de se rétracter.
Depuis, il continue de nier le meurtre de Christelle, et assure avoir eu une relation sexuelle consentie avec la victime. Le procès s'est ouvert lundi à Chalon-sur-Saône. Le verdict sera rendu le 3 février.
Depuis 1984, seules deux affaires ont été élucidées parmi "les disparues de l'A6" (Christelle Maillery en 2015 et Anne-Sophie Girollet en 2016). À ce jour, il existe donc autant de tueurs que de victimes...