#Incendie Le vendredi 16 décembre 2016, un peu après trois heures du matin les résidents du foyer pour immigrés de Boulogne, rue Nationale sont réveillés apeurés. La fumée de l'incendie du foyer a envahi les deux escaliers menant aux six étages du bâtiment donnant sur la rue. Le hall d'entrée du rez-de-chaussée est la proie des flammes. Les résidents doivent descendre des étages de toute urgence. Pris de vitesse et terrorisés deux des résidents se défenestrent. Un se jette du troisième étage depuis la fenêtre de la cuisine. Il meurt sur place.
Les funestes responsables des lieux sont Coallia en partenariat avec la mairie, et les différents services de l'Etat.
La mort de cet homme est vécue comme une tragédie par ses camarades. Le second s'est jeté depuis une des fenêtres du deuxième étage donnant sur la rue Nationale à Boulogne. Il y a en outre une quinzaine de blessés supplémentaires. Un peu moins d'un mois après, le second défenestré est toujours hospitalisé, ainsi qu'un autre résident grand brûlé. Mardi 10 janvier 2017, après la conférence de presse du 18 décembre 2016, les résidents se sont rassemblés. Ensemble, forts, pour la première fois ils ont défilé. L'enquête judiciaire "est toujours en cours" selon la communication officielle du bureau du procureur général de Nanterre joint par téléphone mardi. Aussi les services de justice n'ont pas eu droit d'en dire plus.
La police "n'a interpellé personne" pour le moment a conclu la secrétaire mettant fin à la conversation.
#Scandes Mais les résidents du foyer Nationale de Boulogne en sont certains. Il s'agit d'un incendie criminel raciste ayant entraîné la mort. Telle est la teneur d'une partie des scandes lancés par les presque mille manifestants mardi.
Le flot de la foule et des phrases reprises des résidents étaient galvanisants et exutoires pour ces travailleurs. En ce début de semaine le micro déclame "le foyer qui a été crée par Renault la fierté de la France. Maintenant ils veulent nous tuer. Nous ne sommes pas d'accord". A chaque ponctuation de la voix, le corps uni des protestataires apporte à l'unisson leur approbation d'une seule voix.
Le micro continue "Justice pour le foyer. Justice pour les morts. Réparations aux blessés. Nous sommes pacifiques. Nous ne méritons pas la mort." Un des manifestants, Amim [les prénoms ont été changés] s'est dit "particulièrement choqué". D'autant qu'ils n'ont "toujours pas vu le mort, encore entre les mains de la police".
Incendie criminel : les preuves confortent l'idée d'un incendie criminel raciste
#Crime Le 18 décembre 2016, un autre résident, Adama, se demandait en discutant "j'ai peut-être besoin de soutien. Mais je n'ai pas de papiers. J'ai vu le mort juste avant qu'il meurt. Il m'a dit. "Je vais mourir, je vais mourir" moi je lui ai dit que non que Dieu est là. Et il est mort". Lors de la conférence de presse en 2016, les analyses apportent un ensemble de preuves, décrites par un Youssouf résident lui aussi.1 "Les portes du hall d'entrée d'habitude toujours ouvertes étaient bloquées." 2 "La caméra de surveillance avait été retirée une semaine plus tôt".
3 "Un autre incendie similaire a eu lieu dans le foyer Masséna à Paris le même soir". 4 "Le gardien du foyer comme s'il savait avait déménagé ses affaires". Concrètement, M. Cissokho délégué des résidents incrimine directement l'incurie des services de la mairie et de la préfecture qui se renvoient les responsabilités. En effet le bâtiment n'est pas aux normes incendie. Les fonctionnaires savaient, avaient été avertis deux fois en deux ans par les résidents. Aussi une hypothèse d'homicide involontaire peut aussi être supputée au conditionnel. L'administration publique devrait alors se partageait les responsabilités. Elle n'a jamais entrepris les travaux nécessaires. Maintenant les résidents se disent la cible d'un crime raciste et demandent des conditions de vie dignes.