Samedi 14 janvier 2017, Libération organisait, à Paris, une journée de réflexions au sujet de l'eau, ses enjeux, et problématiques corrélés. L'eau est la nature la plus précieuse de la planète Terre. La Terre et le corps humain se composent à égalité de proportion d'approximativement 70% d'eau. Cependant, les habitants de toute la Terre ne sont manifestement pas égaux dans la satisfaction de leurs besoins en eau, pour l'hydratation, l'hygiène, la préparation des aliments, le goût, les loisirs, l'agriculture, l'élevage, la mécanique, le transport.

L'eau est le deuxième bien extérieur après l'oxygène le plus essentiel à l'homme en telle tension qu'elle peut être la motivation de guerres. Il est possible d'analyser avec le professeur québécois Frédéric Lasserre que "Plutôt que cause unique et directe de guerres", elle en est une force de leur dynamique interne génératrice ou intensificatrice. De plus les affrontements dus aux carences en eau peuvent être inter-communautaires et non pas seulement internationaux. Inversement la profusion des eaux, l'abondance de leurs débordements futurs doivent amener à une croissance de valeur encore non chiffrée des réfugiés climatiques et de leurs migrations à travers le globe en destination d'une terre d'accueil et en provenance notamment des états insulaires ou du littoral.

Dans le sens de sa raréfaction, et la désertification corollaire, les migrations internes aux pays frappés par le changement climatique signifient l'urbanisation intensive de leur(s) métropole(s).

Externaliser Il est à attendre un transfert de la problématique de l'eau à cause de l'incapacité technique des pouvoirs publics d'assurer la construction des réseaux aqueducs et de traitement des eaux usés.

Les populations face à cette tension d'insatisfaction de leurs besoins en eaux se dirigent de plus en plus par le moteur du conflit interne contre évidemment les impopulaires boucs émissaires. Aussi, ici l'eau directement ne provoque pas de guerre. Mais l'analyse est aggravée par l'insécurité alimentaire des nouveaux arrivants vivant dans ces zones urbaines.

Fabrice Lasserrre apporte alors la conclusion que la gouvernance des dirigeants politiques de ces pays peut tendre à la fuite consistant à externaliser l'incapacité à gérer les conflits internes par le choix de conflits externes.

Les eaux usées et stagnantes : non seulement elles menacent mais sont aussi meurtrières

Dans les pays dits en développement les plus exposés aux carences de gestion des eaux usées et stagnantes, les menaces sont triples. La faux de la mort ne cessent de faucher leurs enfants. Le chiffre à retenir est que les maladies hydriques (diarrhées, choléra premièrement), en 2001 ont tué deux millions d'enfants. C'est dire qu'elles font plus de victimes dans cette population en dix ans que les guerres du monde entier depuis la seconde guerre mondiale.

Tandis que les eaux stagnantes particulièrement sont le lit de nombreuses maladies pour n'en citer que trois très connues: la dengue, la fièvre jaune, et le paludisme sans compter les maladies parasitaires ou dermatologiques. Plus proches de nous il ne faut pas oublier la contamination, pollution irréversible des nappes phréatiques en Bretagne dus aux dérives de l'industrie agroalimentaire. Cette dernière d'une part utilise une quantité démesurée d'agents polluants, insecticides, défoliants, engrais. D'autre part elle s'est spécialisée dans l'exploitation des élevages de porcs. Sa production est à ce jour l'agriculture la plus nuisible à l'environnement notamment des couches sédimentaires et du monde souterrain par la faute des excréments acides non traités.

Aussi pèse sur cette région entre autre la menace de rupture de son autonomie en fourniture de l'eau de consommation. Finalement l'eau est également généralement synonyme de mort par le plus connu saturnisme.