Ce mois-ci, Warentest, association de consommateurs allemande lance l'alerte. La publication de ses tests indique un taux de concentration jugé alarmant d'alcaloïdes pyrrolizidiniques (substance considérée cancérigène et susceptible de provoquer des intoxications hépatiques) dans la camomille de la marque Kusmi Tea notamment. Les alcaloïdes ne sont pas nocifs en deçà de 0,42 microgramme/jour. Mais un seul sachet de camomille contenait 380 fois ce seuil (161 microgrammes). D’un point de vue légal, étant donné que la législation n’a pas acté sur ce point, il n’y a pas de seuil maximal autorisé !
Les seuils sont simplement « préconisés » par l’Efsa, au niveau européen. Néanmoins, par mesure de précaution, Kusmi Tea a retiré du marché les sachets de camomille.
Acia, l’agence canadienne d’inspection des aliments avait déjà révélé en 2014 qu'une marques de thé sur deux, parmi les 10 testés, contenaient des pesticides. 60 millions de consommateurs avait publié une étude il y a deux ans, concernant les traces de pesticide, fongicide, métaux lourds, matière radioactive, sur une sélection de 30 Thés en sachet: thés verts, thés noirs et thés aromatisés, vendus en hypermarché. A la surprise générale, Le Palais des thés, ne valait pas mieux que Lipton côté pollution. Les thés qui s’en sortaient le mieux étaient les thés noirs, plus de la moitié d'entre eux ne contenaient pas ou très peu de pesticide.
Par contre, les thés verts, de 0 à 11 molécules indésirables chez Leader Price par exemple. Les thés Earl Grey, s'en sortaient honorablement, la moitié d'entre eux étaient « propres ». Epinglé avec un taux de fongicide dans le thé 10 fois supérieure à la limite autorisée, la marque Alter Eco, avait procédé à une contre-expertise dans les sols et sur les feuilles de thé et n’avait pourtant rien trouvé.
Finalement ces fongicides provenaient de l'encre utilisée sur les sachets d’emballage ! La marque a donc changé d'encre.
Alcaloïdes et pesticides : Nous pouvons faire plier les industriels
Tout ce qui se vend à grande échelle est cultivé intensivement et rien n’est fait pour aller à l’encontre de la culture intensive moderne ou l'impératif de la productivité requière des traitements lourds.
D’ailleurs, en France l'état subventionne tout autant la culture intensive que l’agriculture bio et durable, pas de jaloux ! L'impact sur la santé publique n'est pas pris en compte puisque la priorité est de subvenir aux besoins de la population, donc vendre et faire tourner l'économie. Les grands groupes font leurs propres études pour assurer que le glyphosate, par exemple, n'a aucun impacte préjudiciable sur les abeilles. Les producteurs de pesticide tiennent bon et ils ont du poids : lobby, trafic d'influence... Ainsi, les pesticides ont aussi envahi l'eau, le vin (20% des pesticides utilisés concernent la culture de vignes alors qu'elles n'occupent que 3 % de la surface agricole française).
Autres exemples, la pomme subit en moyenne 36 traitements de pesticides en un an. La golden en particulier (40) car c’est la plus sensible aux maladies. On compte en moyenne de 16 à 18 applications de produits chimiques pour les betteraves et les pommes de terre. Présence également de pesticides dans le coton des tee shirts, les serviettes et tampons hygiéniques.
De puissants lobbies influencent ou font pression sur les législateurs et il est à craindre que le changement ne soit pas initié d’en haut. Par contre, si l’image et les bénéfices sont en jeux, par les enquêtes et l'information de masse, les industriels réagissent aussitôt ! Il appartient donc aux consommateurs d’acheter avec discernement.
N’achetons plus ce qui est pollué ou malsain, ils seront bien obligés de changer la donne s’ils veulent vendre ! Nous tous, qui partageons l'info sur les réseaux sociaux, nous sommes un lobby puissant, mais notre moyen de pression, plus impactant qu'un bulletin de vote ou une pétition, c'est notre consommation, là que ou réside aujourd'hui "notre pouvoir d'influence".