Le montant des loyers était jusqu’ici fixé par les bailleurs et les écarts de loyer peuvent atteindre 30 % entre les loyers HLM, selon les quartiers à Rennes. La maire de la ville considère que ce système favorise le phénomène de ghetto. Le projet consiste à fixer le montant en fonction du type de logement, indépendamment de son ancienneté et de sa localisation. Par ailleurs, la ville lance un ambitieux programme de rénovation urbaine pour rendre tous les quartiers attractifs.

Cette inclinaison à rétablir la mixité sociale, fait penser au principe des immeubles « haussmanniens ». Ceux-ci comprenaient des appartements de différents standing selon les étages. Certains étages étaient dévolus à la bourgeoisie, des appartements spacieux, d’autres étages comprenaient des appartements intermédiaires et tout en haut, lesdites « chambres de bonnes ». Ainsi, différentes couches sociales cohabitaient dans le même immeuble et l'on sait que les enfants font fi des origines sociales. Copiner enfant avec tout le monde, favorise la tolérance de l'adulte en devenir.

La mixité sociale a pour but de favoriser la coexistence sur un même espace de groupes sociaux aux caractéristiques diverses.

Érigée en objectif politique, "le vivre ensemble" renvoie à un idéal de société qui préserverait la cohésion nationale et garantirait l’égalité des chances. Les arguments en sa faveur sont donc nombreux. On parle beaucoup de mixité sociale à l'école, mais elle commence dans les quartiers. Des résultats de recherches anglo-saxonnes, démontrent qu’un système éducatif mixant les élèves est globalement plus performant qu’un système éducatif les séparant selon leurs capacités : le principe de "tirer vers le haut". Dans le même ordre d’idées, mieux répartir la pauvreté permet non seulement de la diminuer mais limiter le sentiment d'exclusion qui est à l'origine d'errance sociale et de rejet de la société.

L’ampleur de la ségrégation s’inscrit au travers des 750 “quartiers prioritaires” ou Zones urbaines sensibles (ZUS) que l’État a identifiées en fonction de critères économiques et sociaux. Les chiffres les plus symptomatiques concernent les niveaux d’éducation, le chômage et la concentration des étrangers. La part des non-diplômés dans les ZUS atteint ainsi 33,1 % en moyenne, contre 18,7 % pour les autres agglomérations. 25,4 % des habitants des quartiers défavorisés se déclarent chômeurs, contre 14,3 % à l’échelle des agglomérations (pour les jeunes de 15 à 24 ans, les pourcentages respectifs sont 39,5 % et 27 %). La ségrégation sociale se mesure donc le plus souvent à travers les distances entre “banlieues” et centre des villes où les loyers élevés déterminent l’accès aux habitations.

L éloignement des zones où les emplois sont présents, implique des difficultés d’accès au marché du travail. Le tarif unique et l’abonnement dézoné du transports parisiens depuis 2015 aura pallié en parti à cette handicape susceptible d'entraver l’accès à l'emploi.

Un ticket de métro multi usage à Rennes

Pour en revenir à Rennes, la capitale bretonne respire « le bon vivre » avec sa jeunesse étudiante, le dynamisme de son économie florissante et entreprenante. J’avais été agréablement surprise en me rendant à Rennes de constater que les usagers du métro tendent leur ticket, d’une durée de validité de 2 heures, à qui en a besoin en sortant. Bien campée dans son identité Bretonne, cette ville ancienne sait mettre en valeur son patrimoine historique tout en se tournant résolument vers la modernité, l’ouverture et l’intégration.

La ville mène des partenariats et des actions de coopération internationale avec 14 villes étrangères, européennes, asiatiques, africaines, américaines. Elle mène des actions de coopération internationale au Mali et au Vietnam. Dernièrement, Rennes Métropole, s’est engagée, en fédérant les acteurs de son territoire, dans une coopération avec le Québec. Chaque année, l’agglomération soutient 1 700 personnes dans le cadre d’échanges internationaux et européens !