Les dentistes appellent à manifester contre le projet de Marisol Touraine visant à plafonner le prix des prothèses dentaires, préférant s'enrichir à nos dépends et alors même qu'ils ne respectent déjà pas la loi. En effet l'article 57 de la loi «Hôpital, patients, santé, territoires» impose aux professionnels de santé qui posent des prothèses dentaires d'informer leurs patients du prix d'achat des prothèses et du montant de leurs honoraires, et l'afficher bien distinctement du tarif de la prothèse. Le devis doit préciser nom et adresse du fabricant de la prothèse, le lieu de fabrication ainsi que les informations permettant d'identifier le dispositif et son prix d'achat.
Cette tentative de pression sur la transparence des prix pour le chirurgien-dentiste n’a abouti à rien. Voir, manger et entendre est essentiel à notre bien-être et ces frais de santé sont surévalués. Face à tout les abus du secteur de la santé, dont la population est victime,des mesures s'imposent.
Une part non négligeable des prothèses posées en France est fabriquée à l’étranger et quel que soit le pays de fabrication de la couronne, la minorisation du prix d’achat n’est pas répercutée dans le prix de vente, elle est au profit du dentiste. Actuellement, le remboursement accordé par la sécurité sociale est calculé sur la base d’un tarif de référence et permet normalement d’être remboursé à hauteur de 70%.
Mais quand les tarifs de convention ne correspondent en rien aux sommes effectivement payées, le reste est à charge du patient. Les remboursements risquent de baisser sur la pose de couronnes dentaires et certaines interventions ne seront plus prises en charge. Le prix moyen des soins dentaires ne cesse de grimper ainsi que les disparités entre les prix proposés par les dentistes.
Le tarif conventionné des couronnes dentaires servant de référence au remboursement par la sécurité sociale s’est éloigné toujours plus du tarif effectivement facturé par les dentistes. Le remboursement de la pose d’une couronne dentaire est calculé sur un tarif de 107,50€, alors qu’il peut atteindre 400€. Le libéralisme permet à un dentiste d'acheter une prothèse à l'étranger 40€ et la vendre 400€, 10 fois plus cher.
Soins dentaires : Des études dénoncent les marges des audioprothésistes
Les audioprothésistes sont les seuls habilités à commercialiser des prothèses auditives en France sur prescription d'un ORL. 80% de la valeur du secteur est créée lors de la phase de distribution, la multiplication par 60 du prix de vente incombe essentiellement aux audioprothésistes. Le marché est organisé de façon très fermée et l'opacité des tarifs pratiqués a été dénoncée par la Cour des comptes, pointant les différences entre le coût de production et le prix à la charge des patients. Sur un tarif de 1800 euros en moyenne et jusqu'à 3000€ selon la gamme, par audioprothèse, alors que la fabrication d'un appareil reviendrait à 450 euros dont 50 euros de matières premières.
Et une très large majorité de ces appareils sont fabriqués en Asie. La marge des grandes enseignes est au minimum entre 800 à 1000 euros par appareil vendu. Sonalto vend des appareils en pharmacie ou en ligne sans prescription d'un ORL ni remboursement de la Sécurité sociale, à 299 euros et ceux-ci reposent sur une technologie similaire à celle des audioprothésistes. Sonalto affiche ouvertement ses coûts de production: de 200 à 250 euros.
Le secteur des lunettes, ne vaut pas mieux et si d’autres techniques permettent de se passer de lunettes, les patients n’en sont même pas informés. Selon l'étude de UFC-Que choisir de 2014, une personne payait déjà 52% de plus qu’en 2008 pour se soigner. Le prix du médicament avait déjà doublé entre 1990 et 2009 selon le rapport de la Cour des comptes de l’époque.
Déjà en 2007, seuls 20 % des médecins pratiquaient au tarif de la Sécurité sociale. Les dépassements d'honoraires ont triplé en 20 ans. Se soigner devient un luxe et enrichit toujours plus le secteur. Il est grand temps de plafonner.